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Le débat d’idées et la guerre des chiffres autour de l’une des mesures du budget. Le gouvernement a prévu de ne pas indexer par deux fois la part des salaires au-delà des 4.000 euros brut par mois.
« La moitié des travailleurs vont perdre 500 euros ou plus et pendant toute leur carrière », affirme Paul Magnette. Toute leur carrière, la moitié des travailleurs impactés, c’est vrai. Vu que le salaire médian est de 4.000 euros brut par mois.
Mais 500 euros de manque à gagner par an pour chacun d’entre eux, c’est faux. « Ça peut aller effectivement jusqu’à 500 euros par an, mais ça dépend du niveau de salaire, explique Bruno Colmant. Quelqu’un qui gagnerait par mois 4.300, 4.400 euros sera moins impacté que quelqu’un qui gagnerait 6.000 ou 7.000 euros par mois. »
Un exemple concret
Pour illustrer son propos, Paul Magnette prend alors un exemple : « Un enseignant qui a une quarantaine d’années, qui travaille depuis une vingtaine d’années, avec vos deux sauts d’index, perdra 500 euros par an ». « Oui, c’est correct, estime Bruno Colmant. C’est d’ailleurs tout à fait incontestable. Et en fait, le problème des sauts d’index, c’est que c’est cumulatif dans le temps. »
« 500 euros par an, sur toute sa carrière, ça veut dire qu’il va perdre 20.000 euros », a poursuivi Paul Magnette. 500 euros par an, c’est donc correct. En revanche, Paul Magnette se trompe lorsqu’il affirme que cela représente 20.000 euros au terme de sa carrière. C’est en fait un peu plus de la moitié.
Vraiment 200 euros net tous les mois ?
Le débat se poursuit : « Ça va être une différence de 10 euros, affirme Georges-Louis Bouchez. Entre ce qu’ils auraient eu avec un index plein ou un index partiel. Mais à côté de ça, on va leur donner plus de 200 euros net tous les mois ».
10 euros par mois, c’est vrai pour les salaires proches de 4.000 euros brut et ce serait compensé largement par la réforme fiscale et ces nombreuses mesures qui seront d’application d’ici 2030 : la hausse du plafond à partir duquel on paye l’impôt sur le revenu, le bonus à l’emploi, la déductibilité des frais de garde, la baisse du prix de l’électricité…
« Pour quelqu’un qui cochait toutes les cases, ça peut être vrai, mais on doit comparer ce qui est comparable, souligne Bruno Colmant. Tout le monde a des frais de garde, tout le monde n’a pas la même consommation d’électricité et tout le monde n’a pas le même nombre d’enfants. À charge de comparer ce qui est comparable, c’est-à-dire purement l’impôt ».
C’est donc vrai et faux. On pourrait effectivement récupérer ce que l’on perd d’un côté par d’autres mesures, mais c’est extrêmement variable en fonction de la situation de chacun.
















