"Tous les jours, on met notre vie en danger": des commerçants dénoncent l'insécurité à Namur

La ville de Namur est elle moins sûre qu'avant? Plusieurs commerçants du haut de la ville, nous ont en tout cas contacté via le bouton Alertez-nous, évoquant d’incroyables scènes de violences, jusque dans des magasins. Selon l'une des gérantes, la ville ne prend pas suffisemment ces faits au sérieux.

La semaine dernière, le 9 août, un conducteur a volontairement foncé sur des piétons dans le quartier de la gare. Ce mercredi matin, l'ambiance était beaucoup plus calme. Sur place, en caméra discrète, nous n'avons constaté aucun fait de violence. Pourtant, les passants que nous avons rencontré affirment ne plus être à l'aise. 

"Il y a beaucoup de bagarres, de drogues, on se fait beaucoup interpeller de manière presque agressive", confie un riverain. "On me demande si j'ai de l'argent", nous dit une jeune Namuroise.

Cela provoque de l'insécurité et pas qu'en rue, dans les commerces également. Jeanne est commerçante. Des vols, des agressions et d'autres faits de violence, elle en vit tous les jours. Dimanche, elle a dû appeler la police six fois. 

"Ils nous disent que ça fait des années qu'ils viennent voler ici. Comment ça se fait que cette fois-ci on m'arrête?", déclare la gérante d'un magasin. "Tous les jours, on met notre vie en danger car si ce gars-là avait un couteau sur lui, il aurait pu le sortir sans problème." 

Jeanne a racheté ce commerce il y a six mois. Aujourd'hui, elle regrette. "Le travail que je fais maintenant, ce n'est pas le travail que je pensais faire à la base. Je pensais tenir un magasin et maintenant je fais de la sécurité", estime-t-elle. "Je pensais que c'était une ville beaucoup plus calme. L'image que les gens ont de Namur, c'est que c'est une chouette ville touristique."  

Les anciens commerçants confirment ce sentiment, notamment Maria. Elle tient une sandwicherie depuis 17 ans et a vu la situation se dégrader. "Si vous allez à l'avenue Rogier, il y a de la drogue. Il y en a partout. Si on ne donne pas d'argent, ils embêtent les clients ou ils les frappent. Le bourgmestre devrait faire quelque chose pour nous. Tout ferme à Namur à cause de ça", assure-t-elle.

Un bourgmestre actuellement absent, l'échevine Charlotte Mouget assure ses fonctions. Elle nous répond ceci: "Nous avons décidé d'intensifier encore davantage les opérations menées. Ces actions permettent de contenir le phénomène sans pour autant arriver encore à l'éradiquer. Des caméras supplémentaires devraient aider à améliorer la situation."

En attendant, les cellules vides se multiplient dans le quartier de la gare. Six rien que dans la rue où nous avons réalisé notre reportage.