Accueil Actu

Une entreprise a prélevé l'empreinte de défunts sans l'autorisation des familles pour en faire des souvenirs: c'est illégal

Créer une bague ou un collier avec l'empreinte digitale d'une personne décédée: c'est ce que propose une société néerlandaise. Pour confectionner ces accessoires souvenirs, elle prélève les empreintes sans l'autorisation de la famille. Une pratique illégale qui a également eu lieu en Belgique.

Voici le type de bijoux qui peuvent être vendus dans le cadre d’un décès.
 
Des cendres peuvent y être déposées, et pourquoi pas y graver l’empreinte du défunt pour un souvenir unique, comme sur cette photo:
 
Rien d’extraordinaire, sauf si ces données sont collectées sans que la famille ne l’ait préalablement demandé. C’est pourtant ce que la société Dela semble avoir fait aux Pays-Bas. "C'est pour moi une politique commerciale fort agressive, d'aller proposer à la famille des empreintes après sur un bijou. J'ai du mal à imaginer qu'une famille puisse dire non, ou se sente même obligée de l'acheter", réagit Denis Fontaine, administrateur d'une entreprise de pompes funèbres à Gilly. "Ça me choque, franchement, parce que ça fait partie du défunt, on le respecte évidemment, on ne peut rien prélever et rien faire sans l'accord de la famille".


La réponse de l'entreprise

La société néerlandaise active en Belgique explique utiliser cette pratique dans certaines régions. "Certains centres dans le Limbourg prennent une empreinte digitale à l'avance lorsque le décès concerne un jeune, car dans ce cas beaucoup de proches choisissent de réaliser un tel bijou funéraire. Nous rencontrons les proches et s'ils ne veulent pas de bijou, l'empreinte est immédiatement détruite", explique par écrit Dela Belgique.

Incontestablement une violation du droit à la vie privée

Une argumentation qui étonne les juristes. Ils y voient une infraction. "Pour moi c'est clairement une violation du droit à la vie privée du défunt. Ce droit à la vie privée se prolonge après la mort, et une entreprise de funérailles qui prélève comme ça d'initiative, qui plus est dans un but commercial, les empreintes d'un défunt, commet incontestablement une violation du droit à la vie privée", indique Fabrice Guttadauria, avocat pénaliste.

Pour certains observateurs de ce secteur, il s’agit très clairement d’une dérive dont l’objectif est financier.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus