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Olivia, habitante de Louvain-la-Neuve, nous a contactés via le bouton orange « Alertez-Nous » pour signaler la présence de ce qu’elle pensait être des chenilles processionnaires dans sa commune, photos à l’appui. « Des chenilles apparemment de type processionnaire ont été vues par différentes personnes à Louvain-la-Neuve, à deux endroits différents. Ces chenilles sont très dangereuses », nous signale-t-elle
Olivia a raison d’être vigilante : la chenille processionnaire du chêne est dangereuse pour votre santé et celle de vos animaux. Les poils urticants de la chenille « provoquent une réaction urticante ou de l’urticaire, une éruption cutanée douloureuse avec de fortes démangeaisons, peut-on lire sur le site du SPW Environnement. Une intervention médicale est souvent nécessaire ». Le site officiel de la Wallonie précise également que la chenille processionnaire peut être « à l’origine de problèmes de santé graves tels que des allergies, des problèmes d’asthme ou des chocs anaphylactiques ». Les poils sont « facilement dispersés par le vent » et présentent un risque pour les humains comme pour les animaux domestiques, notamment les chiens

Alerté par nos soins, l’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts (OWSF) a analysé les photos transmises par Olivia. Selon Elodie Bay, de l’OWSF, il ne s’agit pas, dans ce cas, d’une chenille processionnaire du chêne : « Les chenilles processionnaires se déplacent toujours en groupe et en procession et se nourrissent exclusivement sur chêne », explique-t-elle.
Comment reconnaître la chenille processionnaire du chêne ?
Pour reconnaître une chenille processionnaire du chêne, le SPW Environnement conseille de se poser trois questions :
- Les chenilles sont-elles présentes et s’alimentent-elles sur le chêne ? La processionnaire est spécifique au chêne. Si la chenille est présente sur une autre essence, haie, abri de jardin… il s’agit probablement d’une autre espèce de chenille.
- Les chenilles sont-elles groupées ou en procession ? Les chenilles processionnaires vivent et se déplacent en groupe.
- Observez-vous un nid soyeux sur l’arbre ? Les chenilles s’abritent dans un nid accroché au tronc ou aux branches charpentières.
Le SPW Environnement précise également les risques de confusion :
« Les hyponomeutes : ces chenilles sont présentes sur de nombreuses essences (fusain, prunus, saules…) dans les jardins, sur les arbres et les haies. Elles tissent des toiles de grande taille qui peuvent recouvrir parfois plusieurs arbres. Les chenilles ne possèdent pas de poils et ne se déplacent pas en procession. »
« Le bombyx disparate (Lymantria dispar) est souvent confondu avec la chenille processionnaire à cause de ses longs poils. Cette chenille n’est absolument pas urticante. Elle est désagréable à manipuler mais ne représente aucun risque excepté la défoliation. Elle préfère les chênes mais peut s’attaquer à d’autres feuillus. » (source). « Cette année nous avons reçu énormément d’appel pour des cas qui étaient en fait des hyponomeutes ou des bombyx », confirme à cet égard Elodie Bay, de l’OWSF.
Où en est la chenille processionnaire en Belgique ?
En Belgique, la chenille processionnaire du chêne est apparue en 2018, franchissant la frontière depuis la Flandre, les Pays-Bas et la France. En trois ans, elle a colonisé près de la moitié de la Wallonie, surtout l’Est, tandis que l’Ouest est resté largement épargné. Depuis 2021, les populations sont en régression et la situation semble stable. Elodie Bay précise que l’OWSF n’a reçu aucun signalement de nouveaux nids en 2025.
Que faire si vous observez des chenilles processionnaires ?
Le SPW Environnement recommande de directement contacter votre commune. Sur terrain privé, c’est au propriétaire de faire appel à une société spécialisée pour la destruction du nid, à ses frais. Si le phénomène touche l’espace public, la commune doit prendre les mesures nécessaires.
Si vous avez été en contact avec la chenille processionnaire du chêne, il est conseillé de consulter rapidement un médecin ou un vétérinaire.



















