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"Cette école a sauvé ma fille" : le passage vers l'enseignement spécialisé a transformé Zoé

Depuis le début de sa scolarité, Zoé souffre de certaines difficultés d'apprentissage. L'école était devenue pour elle un vrai calvaire. Jusqu'au jour où ses parents ont décidé de la placer dans une école spécialisée. 

Zoé a 12 ans. Comme la plupart des enfants, elle commence l'école en maternelle où elle développe les mêmes capacités que ses camarades. C'est à partir des primaires que des difficultés d'apprentissage pointent le bout de leur nez : "Dès la première primaire, elle a rencontré des difficultés, mais avec le nouveau système scolaire, elle a tout de suite été propulsée en troisième", confie Jérôme Herné, son papa. Si la petite fille parvient de justesse à réussir sa troisième année, elle n'y arrivera pas en quatrième : "L'école nous a proposé de faire doubler Zoé pour la remettre à niveau, mais on a senti que ce n'était pas la bonne solution." 

C'est au même moment que le diagnostic tombe : Zoé est atteinte d'un trouble déficitaire du langage. Anciennement appelé dysphasie, il s'agit "d'un trouble qui touche l'expression et la compréhension orale", explique Audrey Spelgatti, logopède. Face au mal-être de leur petite fille, les parents décident de consulter un centre PMS (psycho-médico-sociaux) : "On voulait un avis extérieur à l'école et à notre entourage." C'est ce centre qui est le premier à proposer l'idée de placer Zoé dans l'enseignement spécialisé : "Au départ, on se pose beaucoup de questions. Quand on pense à l'enseignement spécialisé, on en a souvent une mauvaise image." 

Une nouvelle étape 

Ce changement vers une école spécialisée va être un renouveau pour Zoé : "Quand elle est arrivée dans ma classe, elle pensait qu'elle était nulle, qu'elle ne savait rien faire", se souvient Maûra Pardo, son institutrice. Durant deux ans, au sein de l'Ecole Sainte-Marie Classes de langages, Zoé va bénéficier d'un enseignement différent qui va l'aider à s'épanouir : "Ici, on prend le temps. On considère chaque élève dans son individualité. Chacun progresse à son rythme. On veut vraiment redonner confiance aux enfants", confie l'enseignante. Ce constat, les parents de Zoé l'ont également fait : "On a enfin retrouvé la petite fille joyeuse qu'on connaissait. Elle a retrouvé confiance en elle." 

Aujourd'hui, Zoé va réintégrer l'enseignement ordinaire : "On avait peur que la transition entre l'enseigenment spécialisé et les secondaires soit trop brusque pour elle, donc on a fait le choix de la remettre en école classique pour sa dernière année primaire." Une nouvelle étape que la petite fille aborde avec sérénité : "je sais que ça va demander beaucoup de travail, mais ça ne me fait pas peur. Maintenant, j'ai confiance en moi", confie la jeune fille. 

Briser l'image négative

Aujourd'hui, si les parents de Zoé ont décidé de témoigner, c'est avant tout pour sensibiliser les autres parents : "On veut rassurer les autres parents. Pour nous, ça a été important de voir que Zoé n'était pas seule." Ce qui désole le plus le père dans cette histoire, c'est que l'école n'a pas osé leur proposer une autre option : " On aurait pu prendre le problème en main dès le début de sa troisième primaire mais souvent les écoles ont peur de froisser les parents et ne disent rien."

"Zoé n'a pas une anomalie, elle n'était simplement pas dans un endroit adapté pour elle."

Dans l'image collective, les écoles spécialisées gardent une image négative : "On préfère parler d'école adapté", soutient Audrey Spelgatti. Un enseignenement différent, adapté à chaque enfant et qui peut servir de véritable tremplin pour certains enfants. 

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