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"Je ne me regarde même plus dans le miroir": après une chirurgie esthétique ratée, Laure a même songé à l'euthanasie

Nous avions rencontré Laure il y a trois ans, quelques mois après son opération ratée en Tunisie. Aujourd’hui, elle est toujours désespérée et en dépression à cause de cette opération ratée au ventre et aux cuisses. Elle ne parvient toujours pas à s'accepter. Il y a un an et demi, elle a même introduit une demande... D’euthanasie.  
 

Il y a trois ans, Laure a subi une opération de chirurgie esthétique. Même après tout ce temps, cette intervention la hante encore : elle n'accepte toujours pas son corps. "Je ne me regarde même plus dans le miroir. Ça m'évite de voir ce qui ne va pas, de voir ce qui est moche. Je ne porte plus de jupe ni de short", nous confie-t-elle, très émue.

Depuis notre première rencontre, Laure a consulté six spécialistes. Tous sont unanimes : sa chirurgie est irréparable. Trois ans plus tôt, elle avait subi une liposuccion au niveau du ventre, une procédure visant à remodeler la zone en aspirant l'excès de graisse. "J'avais certes un peu de cellulite, mais maintenant, ma peau pend", disait-elle à l'époque.

Vivre avec un corps déformé, c'était insupportable 

Depuis, sur les conseils des médecins, elle a repris un peu de poids, mais l'évolution n’est pas favorable. "On voit toujours les marques des canules dans mon dos", déplore-t-elle. Désespérée, Laure a même déposé une demande d'euthanasie l'année dernière. "Je n’en pouvais plus. Vivre ainsi, avec un corps déformé, c’était insupportable."

Avant l’opération, Laure ressentait déjà un profond mal-être. "Je ne me trouvais déjà pas jolie, mais maintenant, je me sens encore plus laide et détruite."

La seule solution qui lui reste est peut-être d'apprendre à s'accepter. Selon sa psychiatre, Laure est une victime typique de l’influence des réseaux sociaux. "Franchement, je ne vois rien de monstrueux. Je vois simplement le corps d'une femme avec quelques plis. Le jour où notre société aimera les rides, nous aurons moins de travail", explique-t-elle.

Essayer de s'accepter

L’objectif est de sortir de ce cercle vicieux et de choisir plutôt que de subir. "Il s’agit de pouvoir se dire : 'Je ne suis pas parfait-e, il y a peut-être des choses que je n’aime pas chez moi, mais qui est parfait ?'. Tout le travail consiste à essayer de s’accepter. Plus on se concentre sur le négatif, plus cela empire", poursuit la psychiatre.

Il y a trois ans, après la diffusion de son premier témoignage, Laure a été contactée par des femmes intéressées par la chirurgie. Sa victoire, c'est d’avoir réussi à les dissuader. "Je ne peux pas laisser ce chirurgien continuer à détruire des vies. Il n'y a pas que moi, il y en a beaucoup d'autres."

Le chirurgien tunisien continue d’opérer et de publier des vidéos de clients satisfaits. Quant à Laure, malgré ses nombreuses tentatives, elle n’a plus jamais eu de contact avec lui.

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