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Thomas nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Il note que le réseau téléphonique est très mauvais dans sa commune, Grez-Doiceau. Françoise, qui vit également là, fait le même constat. Il semblerait que les habitants de Louvain-la-Neuve rencontrent également des problèmes. S'agit-il d'un phénomène global? Y a-t-il une explication?
"Je trouve ça alarmant parce que les pannes de Proximus sont assez fréquentes, (…) le service se dégrade", avance Thomas. Peu de temps avant qu'il ne nous contacte, la commune de Grez-Doiceau a rencontré deux fois des problèmes, presque coup sur coup, dit-il. Françoise, dermatologue dans la commune brabançonne confirme: "Régulièrement, on n’a plus d’Internet, de connexion. C’est très problématique, les gens n’arrivent plus à nous payer par voie électronique."
On utilise de plus en plus le réseau, et donc...
Contacté, Proximus répond qu'effectivement l'antenne qui dessert Grez-Doiceau a eu des "problèmes techniques" à la période décrite par les citoyens que nous avons sondés. Toutefois, Haroun Fenaux, chargé de communication de l'opérateur précise que ce ne sont que des problèmes ponctuels, des accidents qui peuvent arriver: "Il y a un centre de supervision au niveau de Bruxelles qui contrôle en permanence notre réseau 24/24h et qui permet de pouvoir identifier certains problèmes et d'envoyer des techniciens sur place si besoin."
Aucun souci donc?
S'il n'y a aucun problème structurel à Grez-Doiceau, plus loin dans le Brabant wallon, c'est une autre histoire. "À Ottignies-Louvain-la-Neuve, il y a un problème au niveau de l'ensemble des antennes qui sont relativement saturées", explique le porte-parole de Proximus.
En cause: la 5G qui n'a pas été immédiatement déployée dans la commune, dit-il. C'est maintenant chose faite, mais il y a encore du boulot, souligne Haroun Fenaux: "Il y a un plan d'investissement qui est en cours pour Ottignies-Louvain-la-Neuve, avec quatre ou cinq nouvelles antennes et un renforcement de capacité sur les antennes existantes."
Des réseaux saturés
Claude Oestges est professeur à l'UCLouvain et spécialiste en télécommunications. Il constate ces problèmes de réseau et les analyse: "On utilise de plus en plus le réseau. Les gens utilisent de plus en plus leur téléphone pour des applications assez lourdes, que ça soit de la vidéo ou des jeux. On fait donc face à des problèmes de saturation du réseau. Il n'y a plus de place pour gérer l'ensemble des communications."
Cela se produit donc à Louvain-la-Neuve, mais pas uniquement. "C'est localisé dans des régions où le réseau est devenu sous-dimensionné et donc sans doute les endroits où on a moins fait de rénovation du réseau. Cela peut aussi toucher les endroits qui connaissent une plus grande croissance démographique", explique le spécialiste.
Ça impacte l'ensemble du réseau, peu importe l'opérateur, souligne Claude Oestges. Il précise simplement que les opérateurs les plus importants verront plus facilement apparaître le phénomène grâce à leur nombre de clients. Les opérateurs sont attentifs et tentent de prévenir d'éventuels problèmes: "On a des voitures 'test' avec plusieurs antennes, de tous les opérateurs d'ailleurs, pour pouvoir contrôler si notre réseau est toujours suffisamment développé, suffisamment large en termes de couverture et dense en termes de capacité", ajoute Haroune Fenaux.