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Visites restreintes, des proches non admis: pourquoi les restrictions liées au Covid continuent de persister dans les maternités ?

Existe-t-il encore des restrictions de visite pour les maternités ? Via le bouton orange Alertez-nous, Germain (prénom d'emprunt) se demande pourquoi on ne peut aller et venir comme on le souhaite dans ces services. 

Via le bouton orange, vous êtes plusieurs à vous offusquer des restrictions de visite dans les maternités. Les établissements hospitaliers limitent la venue des visiteurs depuis la crise du Covid. Germain, (prénom d'emprunt par souci d'anonymat), ne comprend pas les mesures prises. En janvier dernier, il se rend aux Cliniques Saint-Luc pour rendre visite à sa belle-fille. Mais rapidement, il déchante. Il se rend compte que les visites sont réellement encadrées.

Je ne vois pas ce qui justifie cela.

"On a voulu aller la voir mais quand on s'est renseignés, on nous a dit que ce n'était qu'entre 17h30 et 19h et une personne à la fois. En tant que chambre individuelle, on pensait que l'on pouvait y aller quand on voulait. On ne comprend pas la raison d'empêcher. Les raisons invoquées sont toujours le Covid", confie-t-il. Avant d'ajouter : "C'est un moment qui se partage en famille. Ses frères et sœurs n'ont pas pu y aller en même temps. Il a fallu s'organiser. On paie pour une chambre individuelle. Je ne vois pas ce qui justifie cela". 

Un créneau spécifique pour les visiteurs

Selon Germain, la situation sanitaire actuelle n'explique pas de telles mesures. "Pendant la crise, je comprends qu'il fallait réguler. Les infirmières étaient submergées et il fallait éviter de charger les hôpitaux, mais maintenant ? Plus personne ne fait attention, plus personne ne porte de masque, mais on continue à restreindre les visites à la maternité. Dans les restaurants, les magasins, les transports, plus aucune mesure de protection. Je suis d'accord de garder le masque dans les hôpitaux, mais de là à restreindre les visites à la maternité...", témoigne-t-il. 

Aux Cliniques Saint-Luc, les visites à la maternité restent effectivement très encadrées. L'autre parent est admis, la fratrie est autorisée à visiter la maman durant 1h par jour après 14h. Et pour les visiteurs, c'est entre 17h et 19h et limité à un seul par jour. Sylvain Bayet, porte-parole de l'établissement justifie ces mesures. "Ces mesures étaient plus restrictives durant la pandémie où aucune visite n’était alors possible. Les mesures actuelles sont en adéquation avec la situation Covid-19. La vigilance reste en effet toujours de mise et ce, en accord avec les recommandations gouvernementales", nous explique le porte-parole. 

Plus de sérénité pour la maman et le nourrisson

Ces restrictions s'appliquent-elles également pour les autres hôpitaux de la capitale ? Au Chirec Delta, les visites sont également limitées. Les partenaires et frères et sœurs peuvent rendre visite aux parents 24h/24. Les autres proches ne sont quant à eux pas accueillis dans la maternité, mais dans un "espace de rencontre". Bien consciente que pour des grands-parents, la visite à la maternité est indispensable, la direction a choisi de ne pas interdire les visites, mais de les limiter.

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Une restriction "beaucoup plus confortable pour les parents", estime Julie, maman d'une petite Alice. Avant d'ajouter : "Le rythme est très effréné au début. Si en plus, on devait gérer des visites en plus des tétés, des siestes, des documents administratifs à remplir, ce serait difficile pour nous et très fatiguant. On est content d'avoir ces quelques jours pour nous pour avoir tous les conseils que les sages-femmes nous donnent". Durant cette hospitalisation, les proches de la famille prennent de nouvelles par messages.

"S'ils étaient là, ce serait compliqué à gérer. Sur un cycle de 3 heures, elle dort 2h. Entre temps, il faut quand même qu'on prépare la chambre, qu'on mange, qu'on se lave, etc. Le rythme est quand même très intense. On est content de pouvoir faire des pauses pendant la journée", ajoute Vincent, le papa. 

Ces restrictions des visites sont également bénéfiques pour le travail des sages-femmes. "Ça nous permet d'avoir plus de temps à consacrer aux conseils et à la prise en charge des parents. Les mamans se concentrent mieux et sont plus à l'écoute", témoigne Fatima, sage-femme au Chirec Delta. 

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Dr Dominique Grossman, néonatologue et cheffe du Pôle Mère/Enfant au Chirec, explique que depuis plusieurs années, l'hospitalisation de la maman a évolué. "Avant, elle durait 7 jours puis 5 jours. Aujourd'hui, on est plus qu'à 2, 3 jours", souligne la néonatologue. Or, lorsque les visites s'enchaînent, "on s'est rendu compte que c'était compliqué de donner des informations, car les parents sont moins réceptifs".

Les restrictions qui ont accompagné le début de la crise du Covid ont ainsi permis de tirer un constat : "la maman et le bébé vont mieux", justifie Dr Dominique Grossman. "Souvent, en fin de journée, les bébés sont plus agités, il y a les 'pleurs de décharge'. Et on s'est rendu compte que quand il y avait moins de visites l'après-midi, le bébé pleurait moins. La maman aussi était beaucoup plus disponible. Et finalement, on gardait ce cocon beaucoup plus intact", indique Dr Dominique Grossman.

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Au CHU Saint-Pierre, les visites sont également limitées. En chambre individuelle, le papa est "le bienvenu 24h/24", en chambre commune, ses visites peuvent se faire entre 8 et 21h. La fratrie peut quant à elle rendre visite entre 15h et 20h30. "Les restrictions ont commencé lors du covid. Très rapidement, les mamans nous ont fait part de la grande difficulté de ne pas avoir la fratrie auprès d'elles à la maternité. Les frères et sœurs ont donc réintégré notre hôpital rapidement", nous rapporte la porte-parole Nathalie Schaar.

Tous les établissements s'accordent à dire que les restrictions de visite sont bénéfiques pour les mamans et les nourrissons. "Il faut se rendre compte qu'à l'hôpital, certaines visites devenaient abusives sans accord des jeunes parents au préalable. Au moment des heures de visite, la porte de la maternité est ouverte. Lorsque l'on va à domicile, il faut s'annoncer avant de venir et sonner à la porte. Cela change beaucoup pour les jeunes parents", explique Nathalie Schaar au CHU Saint-Pierre. 

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Commentaires

3 commentaires

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  • Absolument TOUS les gens que je connais qui ont eu un enfant ces dernières années avec ces mesures en sont ravis, moi compris. Les seuls qui râlent, ce sont les barakis et les proches qui manquent de respect! Les premiers jours en tant que parents sont précieux, mais aussi épuisants, et c'est absolument génial de les passer dans un cocon, protéger des visites et autres! Les proches n'ont qu'à attendre 3-4 jours!

    Thierry Frayer
     Répondre
  • Marrant comme les seuls qui râlent, ce sont les visiteurs, alors que les parents sont super contents.

    Thierry Frayer
     Répondre
  • Dans un tas de domaines (aussi dans les administrations notamment) on maintient diverses restrictions d'accès mises en place durant la pandémie (rendez-vous, limitation des horaires) alors que plus rien ne le justifie. On a le sentiment qu'on restreint encore nos libertés pour le confort de certains personnels (principalement services publics)

    jacques Jacques
     Répondre