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Vers un retour imminent de TOUS les élèves à l'école? Le sujet est sensible, toujours aucune décision annoncée

Nouveau son de cloche ce mardi concernant les écoles: l'impératif de distanciation entre les enfants qui s'y rendent, qui a demandé beaucoup de créativité aux directeurs et limité le nombre d'enfants acceptables, pourrait changer plus tôt que prévu. Comment expliquer ce changement soudain ?

Les ministres de l'Enseignement des trois Communautés examinent en ce moment, avec les experts fédéraux en charge du déconfinement (GEES), la possibilité d'assouplir les règles de distanciation sanitaire à l'école. Le ministre responsable flamand Ben Weyts l'a dit lundi soir sur la VRT, s'appuyant sur le virologue Marc Van Ranst, qui estime que ce ne serait pas un gros problème de rapprocher un peu plus les enfants en classes de primaire. Selon lui, il n'y a même aucun problème dans la cour de récréation.

Un comité de concertation a commencé ce mardi à 18h selon nos informations. A 20h45, le comité était toujours en cours et les discussions semblent compliquées. Aucune décision ne serait attendue ce mardi soir. Un nouveau comité de concertation est donc attendu ces mercredi et jeudi. 

Pourquoi un comité de concertation?

Lors de ce comité, les autorités vont étudier comment les enfants pourraient regagner progressivement leurs classes. La réunion rassemblera la Première ministre, les vice-premiers ministres et les ministres-présidents des régions.

Selon nos informations, tous les secteurs prévus dans la phase 3 devraient être étudiés. Cela concerne donc la réouverture des restaurants et cafés, les voyages à l'étranger, les attractions touristiques et les événements en pleine air de petite envergure. Concernant tous ces autres secteurs, aucune décision ne serait cependant attendue avant le prochain comité national de sécurité.

Pour rappel, une certitude existe: les événements de masse de type "festival" ne seront pas autorisés avant le 31 août.

Comment fonctionne l'école aujourd'hui?

Actuellement, les salles de classe doivent prévoir au moins 4 mètres carrés par élève en primaire, ce qui s'avère compliqué à respecter dans certaines écoles, et ce qui limite grandement le nombre d'enfants pouvant s'y rendre (souvent quelques demi-classes de 6e et 1e primaire, par exemple). 

Si cette mesure saute, ça signifie que tous les élèves pourraient finalement rentrer à l'école d'ici une ou deux semaines... Rien n'a été acté pour l'instant, mais c'est le souhait du ministre flamand de l'enseignement, et il faudrait donc trouver une solution avec la Ministre Désir, de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Des discussions seraient en cours, et une décision pourrait tomber dans les prochains jours. 

"Il faut alléger ces mesures"

Dans le RTL info 13h ce mardi, une professeur confirme que les enfants ne risquent pratiquement rien, et qu'il est peu probable qu'ils ramènent la maladie à la maison. "Ce qu'on ne savait pas quand on a fermé les écoles, c'est qu'ils sont très peu symptomatiques, donc ils ne développent pas de maladie grave (quand ils attrapent le coronavirus). On sait aussi qu'ils sont très peu transmetteurs, et qu'ils se font en général contaminer par les adultes. Donc effectivement, il n'y a pas de raison d'interdire aux enfants de jouer ensemble et de leur imposer des mesures très strictes. Par exemple, des classes avec des enfants séparés de 4 mètres et avec des masques toute la journée, ça n'a aucun sens", a expliqué Frédérique Jacobs, cheffe du service 'maladies infectieuses' de l'hôpital Erasme.

Elle poursuit: "Je pense qu'il va falloir discuter avec la Task Force pédiatrique et nos experts scientifiques pour vraiment alléger ces mesures. Il faudra prendre des précautions, ces enfants vont peut-être davantage (se) contaminer, car un risque faible ne veut pas dire 'pas de risque du tout'. Mais le risque sera surtout quand ils rentreront dans leur famille et qu'ils seront en contact avec des gens plus âgés ou porteurs de maladies sous-jacentes, plus fragiles".

Pour Yves Van Laethem, la mesure des 4 mètres carrés "n'est pas un diktat scientifique"

Le docteur Yves Van Laethem, infectiologue et porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus, disait lui aussi ce matin sur BEL RTL qu'un retour massif à l'école devait "être discuté". Il rappelait d'ailleurs que "le point final" de ces discussions pour une remise à l'école de tous les élèves, c'était finalement une question: "Que va-t-il se passer en septembre ? Car on ne va pas reconstruire de nouvelles écoles et le virus sera encore là !". La question est donc : "Faut-il qu'on fasse dès maintenant ce qu'on sera probablement obligé de faire en septembre ?"

Abolir une mesure si rapidement, ça semble étonnant. Mais son origine n'est pas médicale. "Elle est avant tout pragmatique: on avait pris à peu près la moitié de ce qu'on recommande pour les bureaux par exemple (8 ou 10 mètres carrés), et ce qui semblait faisable pour qu'au moins quelques enfants puissent rentrer à l'école". Les 4 mètres carrés par élève "ne viennent donc pas d'un diktat scientifique".

Des mesures d'allègement qui feraient plaisir aux élèves et aux enseignants :

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