Accueil Actu

Disparition de Delphine Jubillar : son mari est mis en examen pour "meurtre aggravé"

Cédric Jubillar a été mis en examen vendredi pour "meurtre aggravé", six mois après la disparition de son épouse, Delphine Jubillar, 33 ans, une infirmière du Tarn et mère de leurs deux enfants. Ce dernier continue de contester toute implication.

Placé en garde à vue mercredi, il a été déféré dans la matinée devant un juge d'instruction au palais de justice de Toulouse. Le procureur de la République de Toulouse a donné une conférence de presse ce mercredi après-midi.

"Depuis l'ouverture de l'information judiciaire le 23 décembre, plus de 2 500 actes et procès-verbaux, 40 expertises ont eu lieu il y a eu une mobilisation de moyens matériels considérables, avec la mobilisation d'une cellule d'enquête de 10 personnes", a-t-il indiqué.

Le procureur de Toulouse, Dominique Alzéari, a expliqué que des incohérences dans le récit de Cédric Jubillar avaient été identifiées au cours de l'enquête. "Delphine Jubillar était une mère de famille, une infirmière qui adorait son métier, qui avait des enfants, des proches, des amis. Elle n'avait aucune raison de disparaître. Elle avait aussi le projet de quitter son conjoint et de s'installer avec un autre homme. Elle avait pris un crédit pour acheter une voiture, effectué des recherches pour trouver un logement, elle avait acheté des meubles : elle avait un projet de vie nouveau. Elle avait engagé une procédure de divorce", a-t-il précisé.

Interrogé, Cédric Jubillar avait également confié qu'une procédure de divorce était engagée par le couple. Il avait assuré que cette séparation était acceptée et ne donnait lieu à aucun conflit. Il avait également indiqué qu'il ignorait que Delphine prévoyait de le quitter pour un autre homme. "Il s'avèrera que ces déclarations étaient totalement mensongères", a souligné le procureur.

Selon le procureur, les déclarations faites par Cédric Jubillar se heurtent à d'autres témoignages. "M. Jubillar soutient qu'il n'y a pas eu de dispute le soir de la disparition et qu'il est allé se coucher. Le fils de 6 ans du couple a fait des déclarations. Il dit avoir entendu une violente dispute entre les parents. C'est un témoignage qui me paraît crédible", a expliqué le procureur.

Mercredi, Cédric Jubillar, sa mère et son beau-père avaient été placés en garde à vue, des incohérences ayant été relevées entre différents témoignages.

Rappel des faits

Cédric Jubillar avait signalé aux gendarmes la disparition de la mère de ses deux enfants de 2 et 6 ans dans la nuit du 15 au 16 décembre à Cagnac-les-Mines, près d'Albi. Le couple était en instance de divorce. Selon la version du mari, Delphine Jubillar est sortie de la maison le 15 décembre vers 23H00 pour promener leurs deux chiens, en plein couvre-feu, vêtue d'une doudoune blanche et avec son téléphone portable. Les chiens seraient revenus à la maison sans elle, selon le mari.

Réveillé vers 04H00 par les pleurs de leur fille, Cédric Jubillar se serait alors rendu compte de l'absence de son épouse et aurait téléphoné à des amies de cette dernière, habitant le village, pensant qu'elle pouvait se trouver chez l'une d'elles. Il a ensuite appelé la police.

Ces derniers jours, des médias ont révélé des éléments de téléphonie qui auraient fait avancer l'enquête de la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse: une photo d’elle en tenue de nuit envoyée par Delphine Jubillar à son amant le 15 décembre au soir, et une capture d’écran de l’amant retrouvée dans le téléphone de Cédric Jubillar.

Quelques jours après la disparition de son épouse, Cédric Jubillar avait pris part à une battue citoyenne réunissant un millier de personnes. Samedi 12 juin à Albi, il a participé à une marche en hommage à l’infirmière, organisée par ses collègues de la Clinique Claude-Bernard. Discrètement.

Il marchait loin derrière les amies de son épouse qui portaient une banderole "Delphine, on ne t’oublie pas". Casquette, lunettes de soleil, masque, il était accompagné de son fils aîné de 6 ans.

Cédric Jubillar avait été entendu fin avril en tant que partie civile (victime) par les magistrates en charge de l’enquête ouverte pour enlèvement et séquestration.

Récemment, le peintre-plaquiste s’était affiché sur son compte Facebook en compagnie de sa nouvelle compagne.

À lire aussi

Sélectionné pour vous