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Guerre en Ukraine: la Belgique demande de durcir les sanctions contre la Russie

La Belgique demande de renforcer encore le paquet de sanctions contre la Russie que les chefs d'État et de gouvernement de l'UE doivent avaliser ce jeudi soir en sommet à Bruxelles, a indiqué le Premier ministre Alexander De Croo à son arrivée au bâtiment Europa.

"Le paquet sur la table peut être décidé ce soir et mis en œuvre rapidement, mais il faudrait le renforcer", a dit M. De Croo. Il évoque des sanctions additionnelles, financières, pour rendre aux institutions financières et aux entreprises russes la tâche plus difficile pour opérer dans le système financier international. Le but est d'affaiblir l'assise économique de la Russie et ralentir ses opérations.

L'un des enjeux de la réunion de ce soir est l'exclusion potentielle de la Russie du réseau international de communications interbancaires SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, dont le siège social est en Belgique), comme le réclament l'Ukraine et plusieurs États membres de l'UE. Mais d'autres, aux économies plus exposées à la Russie, verraient plutôt cette exclusion dans un troisième train de sanctions.

Si on mord, il faut mordre durement

"Si on mord, il faut mordre durement. Ce doit être le paquet définitif. Il ne faudrait pas garder un paquet de sanctions sous la main, car il ne peut pas y avoir grand-chose de plus grave que ce à quoi nous assistons ici", a insisté Alexander De Croo.

Quant à savoir si cela signifie que la Belgique réclame l'exclusion de la Russie du système SWIFT, "je suis ouvert au débat quant à la technique à utiliser". Le sommet extraordinaire de ce soir a été convoqué en urgence mercredi pour décider d'un deuxième paquet de sanctions "massives" contre la Russie, alors que l'invasion de l'Ukraine a entre-temps commencé. Mardi, un premier paquet de sanctions avait déjà réprimé la reconnaissance par le Kremlin et la Douma de l'indépendance des deux régions séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, Donetsk et Lougansk, et l'annonce de l'envoi de troupes.

L'UE avait imposé un gel des avoirs et une interdiction de visa aux 351 députés de la Douma et à 27 individus et entités. Elle avait visé des banques et le commerce des deux régions séparatistes avec l'UE. Berlin avait en outre interrompu la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne.

Apporter à l'Ukraine et à sa population

Ce jeudi, le paquet de sanctions, coordonné avec les partenaires transatlantiques, devrait viser, outre de nouveaux officiels du régime, la finance, l'énergie et les transports. Seraient particulièrement ciblées la capacité pour les entreprises d'État russes de se refinancer sur les marchés des capitaux, et celle des banques d'accéder aux marchés financiers de l'UE. Dans le secteur des transports, il s'agirait de couper le secteur aérien russe de son approvisionnement technique.

Des barrières à l'exportation des produits de haute technologie et de logiciels doivent également entraver le développement d'industries clés russes. Le Bélarus, vassal de Moscou qui accueille des troupes russes sur son territoire mais nie toujours être impliqué dans les opérations militaires d'invasion de l'Ukraine, devrait aussi être visé par de nouvelles sanctions.

Le sommet abordera la question du soutien à continuer d'apporter à l'Ukraine et à sa population, notamment à travers la proposition de Charles Michel d'une conférence des donateurs pour l'Ukraine. Les menaces qui pèsent sur le marché de l'énergie et celles de contre-mesures russes seront également abordées. Le gouvernement fédéral belge se réunira en comité restreint ("kern") vendredi pour revenir sur les décisions du sommet européen et préparer le sommet de l'Otan, programmé en visioconférence vendredi après-midi.

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