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L’actrice Scarlett Johansson a réagi fermement après la diffusion d’une vidéo générée par intelligence artificielle dans laquelle elle apparaît, aux côtés d’autres célébrités, pour dénoncer les déclarations antisémites de Kanye West. Si elle condamne sans équivoque la haine, elle alerte aussi sur les dangers des deepfakes.
Depuis le 11 février, une vidéo mettant en scène de nombreuses personnalités, dont Scarlett Johansson, Drake, Jerry Seinfeld, Steven Spielberg ou encore Mark Zuckerberg, circule largement sur les réseaux sociaux. Tous portent un t-shirt blanc affichant le prénom de Kanye West, surmonté d’une étoile juive et d’un doigt d’honneur.
À la fin de la séquence, l’acteur Adam Sandler réalise lui-même ce geste avant que les messages "Trop c’est trop" et "Rejoignez la lutte contre l’antisémitisme" apparaissent à l’écran.
Cette vidéo, conçue par l’entrepreneur israélien Ori Bejerano, a été publiée sur Instagram avec la mention : "Ce contenu a été créé ou retouché numériquement avec l’IA pour sembler réel". Un avertissement qui n’empêche pas la confusion et soulève des questions sur l’usage non consenti de l’image de personnalités publiques.
Ce mardi, Scarlett Johansson a réagi via un communiqué adressé au magazine People. "Des membres de ma famille et des amis m’ont signalé qu’une vidéo produite par IA, qui présente mon portrait en réponse à un point de vue antisémite, circulait sur Internet et gagnait du terrain", explique-t-elle.
Si l’actrice, juive elle-même, condamne fermement l’antisémitisme, elle dénonce également l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle, qui pose un problème éthique bien plus vaste : "Je suis une femme juive qui n’a aucune tolérance pour l’antisémitisme ou les discours de haine de quelque nature que ce soit. Mais je crois aussi fermement que le potentiel de discours haineux multiplié par l’IA est une menace bien plus grande que celle d’une seule personne qui en assume la responsabilité". "J'ai malheureusement été une victime publique de l'IA", a-t-elle ajouté.
Elle appelle ainsi à une vigilance accrue face aux dérives de cette technologie : "Nous devons dénoncer les abus de l’IA, peu importe le message qu’elle envoie, ou nous risquons de perdre le contrôle sur la réalité".