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Avec "In Vigneaux veritas", son spectacle le plus personnel, l’humoriste Caroline Vigneaux brise les tabous et raconte son parcours, y compris les violences sexuelles qu’elle a subies. Entre humour et confidences, elle espère contribuer à un changement des mentalités.
Dans son son seule en scène "In Vigneaux veritas", Caroline Vigneaux prévient son public : elle va dire "toute la vérité". Loin d’un simple stand-up, ce quatrième spectacle est aussi le plus intime de l’humoriste, qui y dévoile des aspects jusque-là méconnus de sa vie. "C'est mon spectacle le plus personnel et le plus intime, puisque j'ai révélé des secrets absolus que je n'avais dits avant", affirme l'humoriste.
Sur scène, en tenue sobre et décontractée, elle aborde avec dérision le passage à la cinquantaine, son fou-rire qu'elle a eu lors de l'enterrement de son père, la légalisation des drogues en Ehpad ou encore la surconsommation de porno par les jeunes. Mais c’est en toute fin de spectacle qu’elle livre ses confidences les plus bouleversantes : les agressions et le viol qu’elle a subi.
Briser les tabous avec l’humour
Caroline Vigneaux raconte avoir été agressée sexuellement à plusieurs reprises et violée à son domicile par un ami alors qu’elle dormait. "J'ai choisi l'option Reine des neiges. Frozen", lance-t-elle, décrivant son état de sidération.
Pendant des années, elle a gardé le silence, rongée par la honte et la culpabilité. Elle n’a jamais porté plainte. "J'avais honte. Je me sentais responsable", confesse-t-elle, ajoutant avoir mis "une chape de plomb" sur ce qui lui était arrivé. Mais la vague MeToo a été "une chance". "Je me rends compte que ce n'est pas moi le problème, mais que le viol est un problème sociétal beaucoup plus large, planétaire", explique-t-elle.
Parler de ces drames sur scène a été une décision mûrement réfléchie. "Je ne voulais pas avoir l'étiquette de femme violée, ni qu’on pense que je fais ça pour vendre des places. Mais ma lâcheté devenait inconfortable". Alors, elle choisit d’en parler à sa manière : avec humour. "Grâce à l'humour, on brise les tabous les uns après les autres. Les artistes ont un devoir sur le changement de mentalité", affirme-t-elle.
Une carrière tournée vers l’avenir
Avocate pendant huit ans avant de se consacrer à l’humour, Caroline Vigneaux a trouvé sa voie sur scène malgré des débuts hésitants. Aujourd’hui, elle emmène son spectacle pour la première fois aux États-Unis et au Canada, en mai.
Mère de deux garçons, elle envisage aussi d’écrire une pièce destinée aux adolescents. "Il y a un manque d’offre pour ce public", souligne-t-elle. Une nouvelle manière pour elle d’utiliser son talent pour faire passer des messages.



















