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Le compositeur Lalo Schifrin est décédé jeudi 26 juin à l’âge de 93 ans, ont annoncé plusieurs médias américains. Son fils, Ryan Schifrin, a confirmé la nouvelle à la presse spécialisée.
Né en Argentine et naturalisé américain, Lalo Schifrin était un pianiste et chef d’orchestre de formation. Il a composé la musique de plus de 100 films, marquant durablement l’histoire du septième art par son style singulier et immédiatement reconnaissable. Ses partitions lui ont valu six nominations aux Oscars, avant de recevoir un Oscar d’honneur en 2018 pour l’ensemble de sa carrière – une distinction exceptionnelle, attribuée uniquement à deux autres compositeurs : Ennio Morricone et Quincy Jones.
Lalo Schifrin a su mêler les styles avec audace et virtuosité. Il est notamment l’auteur de la musique haletante de la célèbre course-poursuite de « Bullitt », du syncrétisme sonore d’« Opération Dragon », du funk nerveux de « L’Inspecteur Harry » ou encore du mélange de jazz, folk et musique symphonique dans « Luke la main froide ».
Mais c’est bien le thème de « Mission Impossible », avec son motif répétitif et syncopé, qui l’a rendu célèbre dans le monde entier. Composé pour la série télévisée des années 1960, le morceau est devenu un classique, réutilisé et réinterprété dans les huit films de la franchise avec Tom Cruise dans le rôle de l’agent Ethan Hunt. Ce générique culte lui a notamment valu deux Grammy Awards.
Un hommage unanime
L’Académie des Oscars lui a rendu hommage jeudi sur X : « Le compte à rebours commence. La mèche s’allume. La musique démarre et soudain, vous êtes plongé dans l’action. C’était là tout le génie de Lalo Schifrin. » L’institution a salué un artiste qui « ne se contentait pas d’écrire de la musique », mais qui « créait du suspense, faisait monter l’adrénaline et donnait du rythme aux histoires ».
Le secrétaire à la culture argentin, Leonardo Cifelli, a lui aussi exprimé sa tristesse : « C’est avec une grande tristesse que nous recevons la nouvelle de la perte de Lalo Schifrin, un génie musical qui a transcendé les frontières et les générations, et dont l’héritage s’étendra à jamais dans l’histoire culturelle de notre pays et du monde. »
Un héritage qui dépasse le cinéma
Visionnaire, Schifrin a vu son œuvre largement samplée par les artistes hip-hop et électro, comme Portishead. Sa capacité à intégrer swing, pop, funk, bossa nova ou dodécaphonisme dans ses compositions a fait de son travail un modèle de modernité. Une anthologie de son œuvre, « The Sound of Lalo Schifrin », parue en 2016, témoigne de cette richesse.
