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Hatchepsout, la femme pharaon effacée de l’Histoire : que s’est-il vraiment passé après sa mort ?

Par RTL info avec AFP
Longtemps présentée comme une victime de vengeance posthume, la première femme pharaon pourrait avoir été oubliée pour des motifs religieux et pratiques, selon une récente recherche universitaire.

Pharaon d’Égypte il y a près de 3.500 ans, Hatchepsout est l’une des rares femmes à avoir accédé à ce titre suprême. D’abord régente pour son beau-fils Thoutmosis III après la mort de son mari Thoutmosis II, elle parvient à imposer son autorité et dirige le pays durant une période de prospérité exceptionnelle.

Le temple d’Hatchepsout
Le temple d’Hatchepsout - ©Content Curation

Son règne se distingue par un développement important du commerce et des constructions monumentales, dont un tombeau remarquable dans la Vallée des Rois à Louxor.

Un héritage méthodiquement effacé

Après sa mort, son successeur Thoutmosis III fait effacer les traces de son règne. Pendant des décennies, cette destruction ciblée a été interprétée comme un acte de vengeance, motivé par une volonté d’effacer l’exemple d’une femme ayant exercé avec succès le pouvoir suprême.

Mais selon Jun Wong, chercheur à l’Université de Toronto, cette lecture est trop influencée par des considérations modernes sur le genre. « C’est une question assez romantique : pourquoi cette pharaon a-t-elle été attaquée après sa mort ? », explique-t-il. « La façon dont le règne d’Hatchepsout a été compris a toujours été influencée par son sexe. »

Des motivations plus complexes

Dans une étude publiée dans la revue Antiquity, Jun Wong avance une hypothèse différente. En réexaminant des fragments de statues endommagées découverts lors de fouilles dans les années 1920, il conclut que la campagne d’effacement menée par Thoutmosis III pourrait avoir été motivée par des considérations rituelles, plutôt que par une hostilité personnelle.

« Il ne fait aucun doute que Thoutmosis III s’est efforcé à éliminer les preuves des réalisations d’Hatchepsout », affirme-t-il. « Mais il était peut-être motivé par des nécessités rituelles plutôt que par l’antipathie franche. »

Des statues détruites… pour être réutilisées

L’étude révèle aussi que plusieurs statues de la reine ont pu être endommagées non pas par malveillance, mais parce que les matériaux ont été récupérés pour de nouvelles constructions. « Pendant longtemps, il a été supposé que les statues d’Hatchepsout avaient subi une attaque vindicative », souligne Jun Wong. « Ce n’est pas le cas », dit-il, précisant qu’elle aurait été traitée dans la mort comme d’autres souverains avant elle.

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