Partager:
En 1997, Dany Leprince a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour un quadruple meurtre commis dans la Sarthe. Sa libération conditionnelle est intervenue en 2012, mais près de trente ans plus tard, l’homme de 68 ans continue d’affirmer qu’il n’est pas coupable.
Le documentaire sur l’affaire Dany Leprince, présenté par Julie Denayer et Denis Goeman, explore les failles et les interrogations de ce dossier, en donnant la parole à des journalistes et à l’accusé lui-même.
Le rôle de la presse et des enquêteurs
Dès les premières heures de l’enquête, la presse le surnomme « le boucher de la Sarthe ». Un sobriquet qui, selon lui, a pesé lourdement sur l’opinion publique et la justice.
« On m’a pris pour un bouseux, un pauvre type, un taiseux, un homme de Cro-Magnon, un gars qui vit dans les bois », se souvient-il. « Tout ce qui est mensonge, pour moi, c’est fort. Dire que je suis boucher, et s’apercevoir 30 ans plus tard que je ne le suis pas, c’est pitoyable. C’est mon ex-femme qui travaillait la viande chez nous, pas moi. »
Il dénonce aussi le rôle de la presse, influencée selon lui par les déclarations des autorités judiciaires : « La presse est alimentée par les enquêteurs. Ce n’est pas la peine de se cacher derrière son petit doigt. Quand le procureur dit devant les micros ‘Leprince a avoué’, la presse titre ‘Leprince a avoué les quatre meurtres’. Alors qu’il n’y a qu’un aveu. Et pire : dans l’arrêt de la cour d’appel d’Angers, il est écrit noir sur blanc ‘Il est constant que Dany Leprince a avoué les quatre meurtres’, alors que c’est faux. »
Des preuves ignorées ?
Certaines pièces du dossier continuent de soulever des interrogations, comme une paire de chaussures retrouvée sur les lieux.« Les Doc Martens, tout le monde sait à qui elles appartiennent depuis le début. Mais personne n’en parle parce que ça arrange tout le monde. La justice, ça n’est pas juste. Il faut tout regarder, ce qui est à charge et ce qui est à décharge. Et là, on n’a regardé que ce qui arrangeait le procès. »
Malgré tout, Dany Leprince dit garder foi dans les institutions françaises : « J’ai plus que jamais confiance en l’État français. C’est la seule institution qui peut m’innocenter. Ce ne sont pas 50 millions de Français derrière moi avec des banderoles qui vont le faire. »
L’espoir d’une révision
Libéré en 2012, il dit aujourd’hui mener une existence différente : « J’ai une vie normale, sans être normal. » Il affirme ne pas chercher à convaincre l’opinion publique : « Moi, je raconte ce que j’ai vu. Le reste, je m’en fiche éperdument. »
S’il a accepté de participer au documentaire, c’est avant tout pour que son histoire soit entendue : « Ce n’est pas pour mon image. C’est pour raconter. Parce que c’est le peuple qui nous condamne. Et c’est bien qu’il soit informé. »
Pour lui, le combat n’est pas terminé : « Le but, c’est d’obtenir la révision, que l’arrêt soit cassé et que ça soit reconnu. Après, on verra. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. »
Le documentaire « Affaire Dany Leprince : je ne suis pas un assassin » sera disponible en streaming dès demain, mardi 9 septembre, sur RTL play, et diffusé le soir même à 20h25 sur RTL tvi.

















