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Il avait tout d’un fils modèle… jusqu’au jour où il a massacré sa famille : pourquoi Léopold Storme a-t-il commis l’impensable ?

Par RTL info
Sous ses airs de jeune homme modèle, Léopold Storme a bouleversé la Belgique. En juin 2007, ses parents et sa sœur sont retrouvés assassinés dans leur magasin de tissus à Bruxelles. Seul survivant du drame, Léopold multiplie les versions et plonge les enquêteurs dans l’un des dossiers les plus déroutants du pays.

Le 17 juin 2007, dans le quartier des Marolles à Bruxelles, un couple d’habitués se rend à l’entrepôt de tissus de la famille Storme. Comme chaque dimanche, la boutique est fermée mais l’entrepôt reste accessible aux clients réguliers venus chercher leurs commandes. Cette fois pourtant, le silence est total. Personne ne vient les accueillir, le téléphone sonne dans le vide. L’homme décide alors de passer derrière le comptoir, pousse la porte du petit bureau… et fait une macabre découverte. « Et là, il découvre le corps de madame Storme qui baigne dans une mare de sang », raconte la journaliste Dominique Demoulin.

Plus loin, dans la réserve, les corps du père François-Xavier et de la fille Carlouchka sont retrouvés. Un quatrième membre manque à l’appel : Léopold, 19 ans, censé réviser à La Panne, dans l’appartement familial.

Dans un premier temps, Léopold est considéré comme un témoin clé. Les enquêteurs l’interrogent sur d’éventuels conflits ou menaces autour de sa famille. Le jeune homme évoque alors une escroquerie dans laquelle son père serait tombé, mais sans pouvoir en apporter la moindre preuve. « Léopold va nous expliquer que son papa serait tombé dans le cadre d’une escroquerie mise en place par un groupe d’origine africaine, et dans lequel on parle de machines qui permettraient de blanchir des billets. On lui aurait même confié une de ces machines », détaille Xavier Breuls, commissaire de police technique et scientifique.

Confronté aux incohérences de son récit, Léopold finit par livrer une version étonnante. Il affirme avoir été présent dans le magasin lorsque des hommes vêtus de noir auraient fait irruption et tué ses parents et sa sœur. « Il raconte qu’il est resté inconscient un moment. Quand il reprend connaissance, il voit les corps de son père et de sa sœur à côté de lui, avec le couteau encore planté sur le corps de sa sœur. Il l’enlève, panique complètement, ne sait plus quoi faire ni où il est, et finit par se dire qu’il va retourner à La Panne », confie Dominique Demoulin.

ADN, semelles, vêtements : les preuves s’accumulent

Les enquêteurs fouillent la scène et multiplient les analyses. Des traces de sang appartenant à Léopold sont retrouvées dans le couloir du magasin, ainsi que des empreintes de semelles ensanglantées correspondant à une paire de chaussures Artengo en pointure 46, la sienne.

Lors d’une perquisition à La Panne, des vêtements en train de sécher sont saisis dans la salle de bain. Sur ses chaussettes, les experts identifient l’ADN du père. Pour les enquêteurs, le doute n’est plus permis : Léopold n’a pas seulement été témoin du massacre, il s’y trouvait en plein cœur.

Le double visage de Léopold

L’image du fils bien élevé s’effondre peu à peu. Derrière le jeune homme discret, les enquêteurs découvrent un profil plus sombre : un étudiant en échec, consommateur de cannabis, impliqué dans de petits trafics et connu pour porter en permanence un couteau. Sa petite amie révèle même qu’il s’amusait parfois à disséquer des animaux. À 15 ans, il avait déjà incendié le laboratoire de chimie de son école.

Au fil de l’instruction, les tensions familiales se précisent. Derrière l’image d’une famille unie, on découvre un père autoritaire, une sœur exemplaire et un fils en rébellion, tiraillé entre ses échecs scolaires et ses désirs d’indépendance. Sa relation amoureuse est elle aussi source de conflit : son père refuse catégoriquement qu’il rejoigne sa petite amie partie étudier au Canada.

Ces désaccords, accumulés au fil des mois, dressent le portrait d’un jeune homme instable, frustré et en rupture avec les siens. Pour Bernard Dauchot, avocat général, la violence inégale des coups de couteau portés aux trois victimes, et particulièrement à la sœur, pourrait déjà révéler une part du mobile.

Un procès sous tension

En octobre 2010, le palais de justice de Bruxelles est bondé. L’accusation martèle que tous les éléments matériels l’accusent. Durant le procès, un enregistrement glaçant est diffusé : un message vocal laissé par Léopold à son père alors qu’il savait déjà qu’il était mort. « Allô papa ? C’est Léopold… tout se passe bien à la mer… je te fais de gros bisous papa. Bonne nuit. »

Calme, presque détaché. Pour les jurés, ce sang-froid en dit long. Après plusieurs semaines d’audience, Léopold Storme est reconnu coupable du triple meurtre et condamné à 26 ans de prison.

Malgré sa condamnation, Léopold n’a jamais avoué. Il affirme encore aujourd’hui avoir été une victime parmi les siens, agressé par de mystérieux tueurs. En 2017, après dix années derrière les barreaux, il obtient une libération conditionnelle.

Ne manquez pas « Un crime parfait ? – Famille massacrée : l’affaire Léopold Storme », à découvrir ce mardi 7 octobre dès 20h25 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play.

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