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La Belgique est aujourd’hui l’un des épicentres du trafic de drogue en Europe. Les chiffres donnent le vertige : en 2023, les violences liées aux stupéfiants ont fait 19 morts rien que dans le pays. Fusillades, règlements de comptes, victimes collatérales : la spirale de la violence s’accélère.
À Bruxelles, la station de métro Clémenceau à Anderlecht est devenue le théâtre d’un drame en pleine rue. Deux hommes ont ouvert le feu à l’arme lourde, tuant un jeune homme de 19 ans. Derrière ces actes, de plus en plus souvent, se cachent des profils très jeunes, parfois mineurs exploités par les réseaux criminels.
Plongée dans le quotidien d’un tueur à gages
Rencontré quelque part en France, dans un appartement anonyme, un homme de 35 ans accepte de témoigner. Il se présente comme un tueur à gages, un « professionnel du crime » : « Je suis un mec qui travaille au contrat. Un contrat, c’est une photo, une somme d’argent. Et cette photo-là devient une cible. »
Quand on lui demande combien de vies il a déjà prises, sa réponse glace le sang : « Je dirais plus d’une dizaine. Ça fait douze ans que je fais ce métier, c’est mon quotidien. » Pour un assassinat, il explique être payé entre 100.000 et 150.000 euros. Il travaille sans jamais connaître ses commanditaires. Dans son jargon, il se définit comme un « charcleur ».
Pour lui, ce n’est plus qu’une mécanique froide : « Aujourd’hui, franchement, ça ne me fait plus rien. Je fais mon taffe, je charcle, je rentre chez moi dormir, j’oublie tout. Je peux aller faire un repas en famille. Tout va bien. »
Une petite punition avant la méchanceté
Sur la table, six armes à feu et des dizaines de balles. Parmi elles, une kalachnikov, autrefois rare mais désormais fréquente dans les fusillades liées à la drogue. Peu précise mais semi-automatique, elle provoque des dégâts massifs et fait de nombreuses victimes collatérales.
« J’ai des armes de pointes, des blessures de jambe, c’est pour blesser avant la méchanceté », une expression qui, dans son milieu, signifie donner la mort.
L’homme explique qu’il est très sollicité : « Je suis beaucoup demandé. Paris, c’est une grosse ville meurtrière. Il y a Lyon, il y a Lille. En vérité, la France, ça commence à être l’Amérique. » Et d’ajouter : « Peut-être que demain, une de ces armes va tuer quelqu’un et elle aura disparu. »
Une violence de plus en plus jeune
Autre constat glaçant : l’arrivée de jeunes tueurs, parfois mineurs, prêts à exécuter un contrat pour 10.000 à 15.000 euros. Une évolution qui contribue à l’explosion des violences dans le monde des stupéfiants.
En France, en 2023, le nombre d’homicides et de tentatives d’homicides liés à la drogue a augmenté de 57 % par rapport à 2022. À Marseille, plus de la moitié des personnes mises en examen pour assassinat ou tentative d’assassinat ont moins de 20 ans.
Ce troisième épisode de Stupéfiants est désormais disponible en streaming sur RTL play, et sera diffusé ce mardi 30 septembre à 20h25 sur RTL tvi.















