Partager:
En imaginant l’île fictive de "Malaven", l’auteur Olivier Bal ne se doutait pas que son roman allait bouleverser sa propre vie. L’écriture de ce thriller insulaire l’a conduit à poser ses valises en Bretagne.
En écrivant Malaven, Olivier Bal ne s’attendait pas à changer de vie. Pourtant, ce thriller insulaire et mystérieux l’a conduit bien au-delà de la fiction. "C’est une histoire très surprenante. En réalité, j’habite maintenant en Bretagne. J’ai quitté l’Île-de-France pendant l’écriture du bouquin". Un changement de cap, né presque naturellement de son travail d’immersion pour créer l’île au cœur du roman.
Une île qui n’existe pas… sauf dans sa tête
"Malaven n’existe pas. Mais elle existe dans mon cœur et dans mon cerveau un peu torturé." Cette île, entièrement inventée, s’est nourrie des paysages bretons : Ouessant, Molène, Belle-Île, l’île aux Moines… Autant d’influences mêlées pour donner naissance à un territoire fictif divisé en deux parties, minérale au nord, verdoyante au sud.
"Quand j’ai commencé à travailler sur le livre, j’ai d’abord imaginé la cartographie. J’ai voulu intégrer les traditions bretonnes, les mythes... Et puis je suis parti là-bas une dizaine, une quinzaine de jours, me nourrir de toutes les ambiances." Ce voyage a été déterminant, bien au-delà de l’écriture. "En découvrant tous ces lieux, je me suis dit : mais c’est là qu’il faut qu’on pose nos valises. Ça faisait des années qu’on voulait partir. On voulait quitter l’Île-de-France, se réinventer ailleurs." Le lien entre son roman et son choix de vie est devenu évident : "Je pense que c’était quelque part comme un entonnoir. Tout me menait à ce moment-là."
Un roman à double temporalité, entre adolescence et huis clos
L’histoire se déroule en deux époques : en 1987, on suit cinq adolescents réunis pour un dernier week-end sur l’île, avant de se séparer : "Ils vivent leur dernier week-end ensemble, avant que chacun prenne son envol. C’est un moment déterminant pour eux". Puis, en 2007, quatre d’entre eux sont mystérieusement invités à revenir sur Malaven pour une soirée aux allures d’escape game géant. "On leur dit : parmi vous, il y a un traître, un menteur et un assassin."
Au-delà de l’intrigue, Malaven est aussi un livre sur l’amitié, l’adolescence, et les liens qui se défont. "Je suis très attaché à cette période. Peut-être un peu nostalgique. Ce livre m’a débordé. Je pensais écrire un pur thriller, et puis j’ai mis tellement de moi dans cette histoire..." "La bande des Confins, c’est un peu mon histoire." Olivier Bal a grandi en Île-de-France, entre virées en forêt, feux de camp et guitares entre copains. "Je raconte toutes ces périodes-là. Ces amitiés qu’on croit éternelles, qui parfois nous déçoivent, mais auxquelles il faut s’attacher, ne pas oublier."
Un adieu au thriller ?
"Malaven" marque aussi un moment charnière dans la trajectoire littéraire d’Olivier Bal. "Ce livre est un phare qui va fermer une porte aussi. J’avais envie de mettre tout ce que j’ai été, tout ce que je suis dans ce livre." Peut-être même un dernier thriller avant d’explorer d’autres genres : "J’ai d’autres appétits littéraires. Peut-être qu’on se retrouvera l’année prochaine pour un roman d’aventures.



















