Partager:
À Londres, le Claridge’s incarne depuis le XIXᵉ siècle une adresse incontournable pour les têtes couronnées. Avec ses 203 chambres et ses deux restaurants, l’hôtel ouvert en 1854 s’est taillé une réputation de haut lieu diplomatique… avant d’être adopté par l’aristocratie internationale.

« On a toujours considéré le Claridge’s comme quelque part une annexe de Buckingham Palace », raconte Thomas de Bergeyck, spécialiste des monarchies. Une proximité symbolique qui a conduit l’hôtel à accueillir des figures comme le roi Hassan II du Maroc, qui, conquis par le confort de sa chambre, a commandé 24 exemplaires du matelas pour ses palais.
L’aura royale du Claridge’s s’est véritablement affirmée en 1860, lorsque la reine Victoria y prend le thé avec l’impératrice Eugénie. « C’était l’impératrice de France qui recevait la reine d’Angleterre à Londres », souligne Thomas de Bergeyck, amusé. Un moment insolite devenu pierre angulaire de la légende de l’établissement.
Parmi les épisodes les plus marquants, la naissance du prince Alexandre de Yougoslavie en 1945 reste emblématique : « La suite 212 a été symboliquement cédée à la Yougoslavie le temps de la naissance, avec une motte de terre yougoslave rapatriée », raconte le spécialiste. Une idée orchestrée par Winston Churchill lui-même.
Le Goring, préféré de la famille Windsor
Autre hôtel londonien intimement lié à la monarchie : le Goring. Ouvert en 1910 et situé à deux pas de Buckingham Palace, il est le seul hôtel britannique à posséder le sceau royal.

« Le Goring va écrire tous les grands événements des Windsor depuis son ouverture », rappelle Bertrand Deckers, chroniqueur royal. Couronnements, mariages, enterrements… les moments forts de la monarchie britannique y ont souvent une résonance particulière.

C’est au Goring que Kate Middleton a passé sa dernière nuit de célibataire, ou encore que le prince Harry et Meghan Markle ont séjourné à leur retour des États-Unis. « Un hommage aussi à Elizabeth II, qui avait un goût particulier pour cet hôtel », ajoute Thomas de Bergeyck. Sa suite royale rend d’ailleurs hommage à la famille Windsor, avec des objets personnels et un grand portrait de la reine Victoria.
Le Ritz de Paris, l’esprit d’un palais
À Paris, le Ritz ne déroge pas à cette tradition du luxe royal. Fondé en 1898, il a été conçu par César Ritz pour que « chaque client se sente comme un prince ». Meubles d’époque, salle de bain dans chaque chambre (une révolution à l’époque)… tout y était pensé pour éblouir.

Aujourd’hui encore, le Ritz perpétue cette tradition, et la suite Windsor en est l’un des joyaux. « Elle mesure 163 m², les moulures culminent à plus de six mètres », décrit Bertrand Deckers. Le bleu de la décoration est inspiré de la robe de mariée de la duchesse de Windsor, Wallis Simpson.
L’Astoria, la perle bruxelloise des rois
La Belgique aussi possède son hôtel royal : l’Astoria de Bruxelles. Unique palace cinq étoiles du royaume, il fut construit à la demande du roi Léopold II pour l’exposition universelle de 1910. « C’est un joyau de la Belle Époque », commente Bertrand Deckers, « fait pour impressionner ». Dès son ouverture, il attire une foule de têtes couronnées, de l’empereur Hirohito au tsar Nicolas II, en passant par le roi Alphonse XII ou le Shah d’Iran.
Pour les fiançailles de Philippe et Mathilde, l’Astoria était encore le cœur des festivités. Fermé pendant 17 ans, il a rouvert ses portes récemment après d’importants travaux. « C’est redevenu un super palace », assure Thomas de Bergeyck, soulignant que certaines suites s’y réservent à 3.500 €, sans le petit déjeuner.
Retrouvez les épisodes de « Place Royale », en streaming sur RTL play et ce samedi 14 juin sur RTL tvi.


















