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C’est sur une péniche à Asnières-sur-Seine, transformée pour l’occasion en restaurant gastronomique, que s’est jouée cette finale exceptionnelle. Pour la première fois dans l’histoire de l’émission, le gagnant ouvre dès le lendemain les portes de son propre restaurant éphémère installé au même endroit, pour tout l’été.
Face à un jury prestigieux cumulant 57 étoiles, dont Heston Blumenthal, Gérald Passedat ou encore Arnaud Donckele, les deux finalistes – Charlie (brigade Paul Pairet) et Quentin (brigade Glenn Viel) – ont présenté des menus audacieux et très personnels. Le tout sous l’œil anonyme mais attentif des inspecteurs du célèbre guide Michelin.
Deux univers culinaires pour une même ambition
Charlie a défendu une cuisine avant-gardiste et végétale, avec des plats tels que des huîtres pochées au géranium, des ormeaux aux algues ou encore un dessert topinambour-mélilot. En face, Quentin a misé sur le terroir savoyard avec une entrée asperges-ortie, un soufflé au brochet au cœur herbacé et un dessert mêlant poire, foin et tomme de Savoie.
Chacun des candidats a pu compter sur trois anciens camarades pour l’assister : Quentin a été épaulé par Philippine, Grégoire et Charles, tandis que Charlie a pu compter sur Estéban, Claudio et Margaux.
Une victoire serrée pour Quentin
À l’issue de cette finale intense, c’est Quentin qui l’a emporté avec 52,65 % des voix contre 47,35 % pour Charlie. Une victoire pleine d’émotion pour le jeune candidat de 25 ans, qui a offert à Glenn Viel sa première victoire dans le concours.
« Je trouve que tu as une cuisine intelligente, poétique. Tu ne cherches pas à démontrer, tu veux toucher les gens », lui a confié son chef de brigade, visiblement ému. Des mots qui ont profondément touché Quentin : « C’est un métier qui m’a éduqué. Ça a changé ma vie. »
Une étoile manquée… mais des espoirs plein les yeux
Après la cérémonie des couteaux, c’est Gwendal Poullennec, directeur international du Guide Michelin, qui a pris la parole pour annoncer le verdict tant attendu : Quentin ne repartira pas avec l’étoile, malgré une finale saluée. Mais les éloges ont été nombreux.
« Beaucoup de très bons souvenirs et un grand bravo d’abord à vous Quentin parce que, à 25 ans, vous êtes déjà un chef talentueux. Au travers des onze créations que vous avez proposées à la dégustation de nos inspecteurs, vous avez démontré votre maîtrise, votre créativité et votre incroyable sensibilité. C’est vraiment ce qui a le plus ému nos inspecteurs, c’est ce qui les a touchés et je dois vous dire que longtemps après les délibérations, ils parlaient encore de certains de vos plats », a-t-il souligné.
Et de préciser : « La maîtrise et la créativité sont également des points forts et vos fulgurances gastronomiques ont bien souvent impressionné nos inspecteurs. Maintenant, vous le savez, l’étoile c’est aussi la régularité et cette constance dans la durée c’est aussi, parfois, ce qui nous a manqué. »
Avant de conclure avec une note d’espoir : « Sachez que ça ne met en rien en cause votre talent, car ces qualités, une fois domptées, vous mèneront sans aucun doute sur la route des restaurants étoilés. Et au nom des inspectrices et des inspecteurs, je tiens à vous remercier car vous leur avez fait vivre des moments extraordinaires, et ils n’ont qu’une hâte : c’est de venir s’attabler dans votre restaurant pour suivre les évolutions du chef talentueux que vous êtes déjà. »
Face à cette annonce, Quentin a réagi avec beaucoup de maturité : « Je comprends très bien. Il ne faut pas oublier aussi, comme le précise très bien Gwendal Poullennec, que je n’ai que 25 ans. J’ai quand même une longue route devant moi. Le chef Glenn Viel me le dit aussi. C’est long, et c’est très bien aussi comme ça. Ça permet encore une fois de garder la tête sur les épaules, et je suis très content. »
Désormais, le jeune chef se consacrera pleinement à son restaurant éphémère, ouvert depuis ce jeudi 3 juillet, avant de poursuivre son parcours culinaire. « Je veux partir à la recherche d’une cuisine identitaire, à travers un chef », a-t-il confié. Une chose est sûre : si l’étoile n’est pas encore là, le talent, lui, est bien au rendez-vous.
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