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Pierre Gasly, Formule 1, jongles et petits ponts

Donnez lui un ballon et il file immédiatement sur le paddock enchaîner jongles et petits ponts sur les journalistes: si le Français Pierre Gasly a lâché le football pour suivre une carrière de pilote de F1, il n'en reste pas moins passionné.

"Comme tout le monde, j'ai commencé avec les copains, puis en club à cinq ou six ans", en même temps que le karting, se souvient le pilote Toro Rosso, la balle encore aux pieds. "J'adorais! Mais, à onze ans, c'était devenu trop compliqué de faire les deux au top niveau, donc j'ai dû choisir."

Relégué dans l'équipe N.2 de son club à force de manquer des entraînements pour aller piloter, Gasly opte pour le kart mais encaisse les bénéfices de ce double cursus.

"Je jouais milieu droit et ça m'a fait une bonne condition physique parce qu'il fallait que je coure en attaque, en défense, tout le temps", assure-t-il.

Le foot lui a aussi donné le sens du collectif, plus difficile à appréhender dans le sport automobile où, s'il travaille en équipe, le pilote est "seul pour faire la différence" en piste.

- "Tout pour gagner" -

Sur le gazon comme au volant, le jeune Pierre n'avait déjà qu'une obsession: la victoire. "C'est comme ça dans tout ce que fais", reconnaît-il. "Si je joue à la console, à un jeu de société ou à un sport, même avec mes potes, je fais tout pour gagner."

Quitte à les contrarier. "J'ai des potes qui s'énervent et me disent: +dès qu'on fait un truc, tu prends tout trop au sérieux+. Ils disent que je suis mauvais joueur", lance-t-il dans un éclat de rire. Lui se dit plutôt "très mauvais perdant mais pas mauvais joueur. Enfin, je n'ai pas l'impression de l'être..."

Cela promet de beaux affrontements avec son coéquipier chez Red Bull à partir de 2019, le Néerlandais Max Verstappen, amateur, comme lui, du jeu vidéo "Fifa". "Max dit que ça va être encore plus la compétition que sur la piste !", lance Gasly, riant de nouveau franchement.

S'il a dû "baisser la cadence" sur sa console depuis qu'il est arrivé en F1 à l'automne 2017, le Français a totalement abandonné "Mon Petit Gazon", un jeu qui consiste à former son équipe et marquer des points en fonction des performances réelles des joueurs. "Je n'arrive déjà pas à répondre à mes messages au téléphone...", explique-t-il.

Ce supporter du PSG manque également de temps pendant la saison, qui s'étend de mars à novembre, pour aller voir jouer son équipe, dont le milieu de terrain Adrien Rabiot est devenu un ami depuis que l'avocat qu'ils partagent les a présentés.

- Proche de Rabiot -

"Je l'ai pris un après-midi en voiture et le feeling est hyper bien passé", se souvient Gasly. "C'est quelqu'un que j'apprécie vraiment, un mec gentil."

"On est de la même génération (il a 22 ans, Rabiot 23, NDLR), on a plus ou moins la même vie professionnelle et les mêmes attentes de notre club ou de notre écurie, donc on se comprend, même si on est dans deux sports différents", explique le pilote.

Cet été, on l'a vu braver la règle qui lui impose de ne porter sur les paddocks que les vêtements fournis par son équipe, pour suivre les matchs de l'équipe de France au Mondial avec le maillot adéquat.

Et, quand on lui demande quel est son plus beau souvenir de foot, le jeune homme répond sans hésiter qu'il s'agit du deuxième titre des Bleus. "J'étais chez moi (en Normandie) avec mes potes", raconte-t-il. "C'était vraiment incroyable de voir que l'on peut réunir autant de personnes autour d'un événement sportif."

Face à la désaffection de ses compatriotes pour la F1, Gasly pourrait avoir aussi un rôle fédérateur à jouer. Chez Red Bull l'an prochain, il rejoindra l'une des trois "top teams" qui trustent actuellement les podiums.

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