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L’un des visages les plus emblématiques du sport belge, Nafissatou Thiam, au cœur d’un conflit qui secoue l’athlétisme national. Deux semaines après son abandon au championnat du monde de Tokyo, l’athlète s’est longuement exprimé hier soir dans un message publié sur son compte Instagram. Serge Vermeiren répondait aux questions de Michaël Miraglia dans le RTL info 13h.
Ce conflit est né après que Nafissatou Thiam et son entourage ont refusé de signer un code de conduite. Expliquez-nous.
Il s’agit vraiment du droit à l’image. Ce code de conduite stipule que Nafissatou Thiam ne peut pas mettre en avant, par exemple, sur les réseaux sociaux, ses propres sponsors. Ses sponsors personnels qui la payent parce qu’ils sont souvent concurrents, c’est le cas ici, avec les sponsors de la fédération belge d’athlétisme et elle doit concourir avec les tenues de la Fédération Belge d’athlétisme. Et donc, en ne signant pas ce contrat, il y a eu polémiques, problèmes de communication, d’organisation, d’accréditation. Je vous passe les détails. Ça fait un gros malaise à Tokyo et qui a poussé Nafissatou Thiam à finalement abandonner la compétition. Depuis, il y a eu des courriels qui ont été sortis dans la presse estimant qu’il y avait un délégué, un représentant de la ligue flamande qui voulait sanctionner Nafissatou Thiam en ne la sélectionnant pas. Pour en faire finalement un exemple. Alors, Nafi a pris le temps, pratiquement 15 jours, pour peser, c’est ce qu’elle dit, peser tous les mots parce qu’ils sont lourds de sens. Elle parle quand même d’environnement toxique. Elle met en avant le côté, le sentiment de toute-puissance de certains dirigeants de cette ligue belge d’athlétisme qui est divisée en deux ligues, la ligue flamande et la ligue francophone. Et donc, on sent qu’il y a un malaise qui va au-delà du cas de Nafissatou Thiam parce qu’on sait que du côté néerlandophone, d’autres athlètes aussi se plaignent.
Alors, que va-t-il se passer maintenant ? Que demande concrètement Nafissatou ?
Du changement. C’est urgent pour elle. Il faut absolument du changement dans le management, c’est-à-dire dans les personnes aussi qui gèrent ce dossier. Il faut des règles claires. Il faut que les intérêts des sportifs soient défendus. Mais elle précise aussi qu’elle n’est pas très optimiste. Elle pense que ce sera compliqué de changer ce système. On a un peu l’impression d’avoir deux mondes finalement. Le monde du sport du haut niveau avec ses exigences pour un palmarès, son palmarès est incroyable. Et puis le monde des fédérations avec des règlements, avec des contraintes, avec des budgets qui sont moindres aussi. Il faut que ces deux mondes puissent communiquer à nouveau, trouver un compromis. Il va falloir absolument qu’il y ait de la volonté, du courage, une certaine humilité de la part de tous les acteurs pour se mettre autour de la table. Malheureusement, concrètement, il n’y a pas encore de rendez-vous prévus dans les prochains jours.


















