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En deux mots :
«Nous estimons que la fédération a utilisé sa situation de monopole comme instrument de pouvoir contre ses propres athlètes», a commenté mercredi le management de Nafi Thiam, représenté par Kim Vanderlinden et Helena Van der Plaetsen de We Are Many. Ces auditions au parlement flamand interviennent après les vives tensions qui ont traversé l’athlétisme belge lors des derniers Mondiaux au Japon.
En raison d’un différend profond avec la fédération sur des questions de sponsoring, l’athlète belge avait complètement raté son rendez-vous, préférant finalement jeter l’éponge. Depuis lors, la fédération flamande et son homologue francophone entretiennent des relations tendues.
’entourage de Thiam a livré mercredi aux députés la chronologie des événements, fixant au 6 août le début des tensions lorsque les fédérations ont indiqué à l’heptathlonienne qu’elle devait signer le code de conduite de Belgian Athletics si elle voulait participer aux Mondiaux de Tokyo. Nafi Thiam a alors exprimé son refus, appelant à ouvrir un dialogue.
«D’un échange de courriels, il est apparu que tant les francophones que la fédération flamande refusaient toute forme de concertation avec l’athlète. Ils voulaient mettre Nafi sous pression pour qu’elle signe le code et en faire un exemple pour les autres athlètes», selon son management.
Une réunion avec Jessica Mayon, coprésidente de Belgian Athletics, s’est néanmoins tenue par après. Selon Mme Van der Plaetsen, celle-ci aurait alors confirmé que Thiam serait bien sélectionnée pour Tokyo même sans sa signature et qu’un addendum serait ajouté au code de conduite. Mais il est apparu plus tard que l’addendum était sur certains points bien plus sévère que la version originale du code de conduite, a soutenu Mme Van der Plaetsen devant les députés.
Cinq jours avant le départ pour Tokyo, Nafi Thiam a finalement reçu un courriel de Belgian Athletics lui annonçant qu’elle n’était pas prise pour le pré-camp et que son kinésithérapeute ne serait pas accrédité pour les Mondiaux parce qu’elle avait refusé de signer le code de conduite. «Nafi a vécu cela comme quelque chose de particulièrement choquant et stressant», selon son management.
Le 16 septembre, lors d’une rencontre avec la presse à Tokyo, l’athlète avait confié se sentir traitée injustement. «Après cela, quelqu’un de Belgian Ahtletics l’a attaquée sur une chaîne nationale. Cela a conduit Nafi, pour la première fois dans sa carrière, à abandonner les Mondiaux», a encore déploré Mme Van der Plaetsen.
Outre l’entourage de l’heptathlonienne, les députés flamands ont aussi entendu mercredi Imke Vervaet, cette athlète flamande qui a annoncé la semaine dernière sa retraite sportive. La sprinteuse s’est aussi montrée particulièrement critique envers le rôle joué par les fédérations. Elle a rappelé la lettre ouverte qu’elle avait signée l’an dernier avec d’autres athlètes. «C’était une première étape, mais les problèmes n’ont pas été pris à bras-le-corps», a-t-elle déploré.
«Les athlètes et les coaches devraient être au centre, pas la fédération ou l’objectif de centralisation», a jugé Mme Vervaet. «Atletiek Vlaanderen dit que la centralisation n’est pas obligatoire, mais elle l’utilise comme un moyen de pression pour l’octroi de soutien et de moyens. C’est une forme d’abus de pouvoir».
















