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L'attribution des fréquences 5G aux opérateurs français a finalement rapporté 2,789 milliards d'euros à l'Etat, a annoncé mercredi le régulateur des télécoms, qui a fixé au 18 novembre la date d'activation "autorisée" du nouveau réseau mobile.
Un mois après l'enchère principale, seul l'opérateur Free a déboursé un peu plus de 3 millions d'euros lors d'une enchère dite de positionnement, pour se placer au centre de la bande de fréquences allant de 3,4 à 3,8 gigahertz (GHz) sur le spectre électromagnétique, la bande "cœur" de la future génération de réseau mobile.
Après avoir lâché 2,786 milliards d'euros pour s'emparer des précieux "blocs" mis aux enchères début octobre, les opérateurs pourront jouir de ces fréquences 5G au lendemain de la date de fin des expérimentations, soit le 18 novembre, selon le calendrier annoncé par le régulateur des télécoms (Arcep).
Le régulateur situe toutefois leur capacité d'allumage plutôt "entre le 20 et 30 novembre" en raison de procédures administratives liées aux autorisations techniques à déposer auprès de l'Agence nationale des fréquences (ANFR) et aux demandes d'information des mairies.
Quid de l'impact du reconfinement sur ce calendrier ?
"A priori, cela ne change rien", a déclaré Sébastien Soriano, président de l'Arcep, ajoutant que les opérateurs "sont en lien très étroit avec le gouvernement" pour faire en sorte que le déploiement des réseaux ne soit pas affecté, alors que la 5G est déjà présente chez les grands voisins européens (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne).
- Création d'un "observatoire" de la 5G -
Certains opérateurs, à l'image d'Orange, ont d'ores et déjà lancé des offres commerciales dédiées et prêtes à l'emploi quand le réseau sera activé.
Au nom de "l'aménagement numérique du territoire", SFR, Free, Bouygues Telecom et Orange devront respecter un ensemble "d'obligations" fixées par l'Arcep dans le déploiement de leurs antennes 5G.
Chaque opérateur devra implanter 3.000 nouveaux pylônes d'ici à 2022, puis atteindre 8.000 en 2024 et enfin 10.500 en 2025.
Des déploiements devront également être mis en œuvre spécifiquement "dans les zones non urbaines", tandis que "tous les sites devront fournir un service de type 5G" à partir de 2030.
Le régulateur des télécoms a également annoncé la création d'un "observatoire" de la 5G, pour rendre compte de l'avancée des déploiements et informer élus et citoyens de son arrivée sur le territoire, dans un contexte de défiance d'une partie de l'opinion pour des raisons sanitaires et environnementales.
"Il nous a semblé que les débats autour de la 5G étaient assez nourris, et qu'il était utile d'apporter un maximum de transparence. Pour éviter aussi qu'il y ait des choses inexactes qui soient relayées", a déclaré Sébastien Soriano.
- "Concertation" privilégiée avec les élus -
Concrètement, le nombre de sites 5G mis en service par opérateur et par type de bandes de fréquences utilisées, ou encore la cartographie par région du déploiement des sites 5G mis en service par opérateur, seront répertoriés.
Plusieurs maires écologistes ou de gauche de grandes villes, notamment à Lille ou Grenoble, ont déclaré être en faveur d'un moratoire jusqu'à la publication prévue au printemps 2021 d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
"On invite les opérateurs à être dans le dialogue avec les élus locaux, et s'il y a des concertations organisées par les municipalités, à s'y inscrire. On espère qu'elles seront l'affaire de quelques semaines plutôt que de quelques mois pour être plus dans l'esprit du calendrier qui a été arrêté", a déclaré M. Soriano.
La première génération de téléphonie mobile permettait de passer des appels, la 2G d'y ajouter du texte, la 3G de commencer à envoyer des images et la 4G de développer l'internet mobile et les usages vidéo. A terme, la 5G doit offrir des débits plus importants et connecter tout ce qui ne peut l'être actuellement.