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Clash Francken/Medvedev : « Notre pays se place aux côtés de ceux qui défendent une ligne dure face à Moscou »

Par Sébastien Rosenfeld
La récente joute verbale sur les réseaux sociaux entre le ministre belge de la Défense, Theo Francken, et le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitry Medvedev, marque une nouvelle escalade dans les tensions entre Moscou et Bruxelles. Analyse.

L’accrochage a été rapide mais virulent. Dmitry Medvedev a ouvert les hostilités en qualifiant Theo Francken d’« imbécile » après les commentaires du ministre belge sur la Russie. Le responsable russe a ensuite évoqué l’essai réussi du drone sous-marin nucléaire Poseidon, qu’il considère comme une « véritable arme de destruction massive ».

La menace s’est concrétisée lorsque, en réponse à un commentaire suggérant d’utiliser la Belgique comme zone de test, Dmitry Medvedev a simplement répondu : « Alors la Belgique disparaîtra ».

Theo Francken a choisi de répliquer par une citation en latin du poète Ovide : « La douce paix est l’apanage de l’homme, la colère farouche celle des bêtes féroces ».

La ligne rouge de l’OTAN

Aussi bien Theo Francken que Dmitry Medvedev sont dans leurs rôles, celui de défendre les intérêts de leurs pays. Les deux personnalités ont par ailleurs la particularité d’utiliser les réseaux sociaux comme outil principal de communication.

Du côté du ministre belge, l’objectif est d’abord d’alerter une fois de plus sur le danger russe. Le ministre de la Défense est d’une logique implacable lorsqu’il affirme que si la Russie venait à utiliser des armes nucléaires, cela « signerait la fin de Moscou ». Le siège de l’OTAN, tout comme son quartier général militaire, est en effet en Belgique, ce qui représente une ligne rouge infranchissable que la Russie ne compte évidemment pas franchir.

En adoptant cette position ferme, Theo Francken démontre que la Belgique et l’Europe ne craignent pas la Russie et se préparent à toutes les éventualités. C’est une façon de montrer que la « guerre psychologique » menée par Vladimir Poutine ne fonctionne pas, et que notre pays se place aux côtés des pays qui défendent une ligne dure face à Moscou.

Medvedev : l’homme de la provocation assumée

L’attitude de Dmitry Medvedev est, elle aussi, parfaitement intégrée à son rôle au Kremlin. Sa réponse concernant l’utilisation d’armes contre la Belgique est typique du responsable russe.

Medvedev est l’homme de la ligne dure, de la rhétorique agressive du Kremlin. Il est celui qui exprime sans filtre les mots que Vladimir Poutine pense, mais ne peut pas se permettre de prononcer publiquement.

Il a fait des réseaux sociaux son outil principal de communication pour multiplier les déclarations provocatrices depuis des années. Son rôle est de servir d’« outil » pour la guerre psychologique de la Russie, qui tente de déstabiliser l’Europe, ses dirigeants et sa population. Il utilise donc des termes qui font peur, excessifs, dans le but que ses propos soient relayés le plus possible sur le web et dans les médias, afin d’étendre son impact psychologique.

Cependant, les dirigeants politiques européens, y compris Theo Francken, ne sont pas dupes de ces manœuvres d’intimidation.

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