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« Ça devient du racket » : AutoScout24 facture ses services beaucoup plus cher en Belgique qu’aux Pays-Bas, les revendeurs vont augmenter le prix des voitures

Par RTL info avec Vincent Legraive
Plus d’un millier de garages wallons dénoncent les hausses jugées abusives d’AutoScout24 et mèneront une grève vendredi. Des tarifs en forte hausse qu’ils devront répercuter sur le prix des voitures.

Plus d’un millier de garages wallons vont mener des grèves contre des tarifs jugés abusifs de la plateforme AutoScout24. En cause, une nouvelle augmentation de 20 % pour toute nouvelle annonce postée par les revendeurs. Le problème c’est que chaque année les tarifs sont revus à la hausse avec au total 60 % d’augmentation depuis 2024. « Je paye pour 40 véhicules 2.640 euros par mois », dit Taner, revendeur à Fosse-la-Ville. « Et j’ai reçu une lettre me disant que ça allait augmenter à 3.140 euros en janvier. Ça devient du racket. »

Cette hausse sera donc répercutée sur les clients en augmentant le prix de vente des voitures. « On est obligé d’augmenter nos tarifs », soupire le revendeur. « Après les gens disent que nos prix sont chers… S’ils voyaient les factures qu’on paye à Autoscout… »

Presque un monopole

AutoScout est indispensable dans notre pays : c’est la grande plateforme de revente de voiture. Pour les revendeurs, AutoScout use de cette position dominante pour imposer ses tarifs. « On travaille avec d’autres plateformes aussi mais qui ne fournissent pas le même service… », souffle Taner.

Les revendeurs de voitures d’occasion ont créé des groupes WhatsApp et iront manifester ce vendredi matin au siège social d’AutoScout à Anderlecht. « Il faut que ça s’arrête quoi », affirme Taner. « Il faut qu’ils fassent quelque chose maintenant. »

Ils dénoncent :

  • des prix exorbitants : Pour un commerce de taille moyenne (entre 1.000 et 1.500 ventes par an), l’abonnement à AutoScout avoisine les 8.000 euros par mois d’abonnement par mois, soit près de 100.000 euros sur une année.
  • Une concurrence déloyale avec les pays voisins. En Allemagne, les mêmes abonnements coûtent 70 % moins cher et c’est 20 fois moins cher aux Pays-Bas selon les revendeurs.

AutoScout24 conteste ce dernier point et tient à expliquer : « Aux Pays-Bas, pour obtenir une visibilité appropriée et vendre leurs véhicules, les concessionnaires doivent utiliser au moins 4 à 5 sites web de petites annonces payants, tandis qu’en Belgique, la plupart des concessionnaires n’en utilisent qu’un ou deux. De plus, pour diffuser les données des annonces sur ces différentes plateformes, les concessionnaires néerlandais utilisent un système de gestion des concessionnaires (Dealer Management System) tiers, coûtant environ 100 €/mois. En Belgique, si le client le souhaite, AutoScout24 exporte les annonces des concessionnaires vers différents concurrents sans coût supplémentaire. La différence de prix du package (sans le DMS) est de 3 à 3,5 fois plus élevée. »

« Complexité linguistique »

AutoScout24 a répondu à d’autres questions par écrit. « Nous comprenons parfaitement que le récent ajustement des prix ait suscité des inquiétudes. Celui-ci est lié à l’évolution de notre service », dit la plateforme.

Quant à la différence de prix avec les pays voisins, AutoScout l’explique par les réalités du marché et un coût de maintenance des sites plus élevé à cause de la « complexité linguistique ».

Les revendeurs devront répercuter la hausse des abonnements sur le prix des voitures. Soit en augmentant les prix de vente, soit en diminuant le prix de rachat des véhicules des particuliers. « Ça impacte tout le monde », regrette Giovanni, un autre revendeur.

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