Le Belge se rue sur les voitures d'occasion à l'essence: 3 choses à absolument vérifier avant d'acheter

De nombreux belges se tournent vers les voitures d'occasions et principalement celles à essence. L'experte éco-conso et journaliste à l'Echo, Caroline Sury était sur le plateau du RTL info 13h pour présenter les pièges à éviter dans l'achat d'une voiture.

"Le premier réflexe, c'est de consulter le document Car-Pass", explique-t-elle. Car ce n'est pas juste un document qui reprend le kilométrage pour éviter la fraude au kilomètre. "Il y a aussi un QR code. Si vous le scannez, vous allez avoir un aperçu de l'historique des entretiens du véhicule, donc vous allez pouvoir voir comment ce véhicule a été entretenu. Vous allez aussi pouvoir voir si le véhicule d'occasion que vous voulez acheter a fait l'objet soit d'un rappel" du constructeur, mais aussi de "voir même s'il y a eu un accident et s'il y a eu un contrôle après cet accident, donc c'est quand même une manière de vérifier l'historique du véhicule".

Analyser le carnet d'entretien pour des véhicules avant 2024

Deuxième conseil : faire attention au carnet d'entretien. "En fait depuis janvier 2024, les professionnels qui entretiennent votre véhicule sont obligés de dire à Car-Pass "voilà comment on l'a entretenu" et de faire la description des travaux. Mais si votre véhicule est un peu plus âgé que 2024, alors là, il faut absolument regarder le carnet d'entretien. Demandez au vendeur de vous donner les factures d'entretien et de réparation", conseille la spécialiste.

La règle d'or : Car-Pass et contrôle technique de 2 mois maximum

Enfin, dernier conseil et le plus important : "Quand on vend un véhicule d'occasion on est obligé de passer un contrôle technique. Donc il faut bien demander ce rapport technique et vérifier que le rapport technique et le Car-Pass ne sont pas âgés de plus de deux mois."

Les prix des voitures d'occasion augmentent

Si ces conseils valent la peine d'être communiques, c'est parce que le Belge achete de plus en plus de voitures d'occasion. Et globalement, depuis la pandémie, les prix des véhicules d'occasion ont dans l'ensemble augmenté de 20% en moyenne. Pourquoi ? Parce que "vous avez le prix des véhicules neufs qui augmente" et il y a donc "un même phénomène qui arrive sur les véhicules d'occasion", explique Caroline Sury. "Vous avez par exemple toute une frange de la population qui était adepte du neuf qui du coup se dit "ça devient cher, on va passer plutôt sur de l'occasion". De plus, "une étude qui avait été menée par Car-Pass l'année passée (…) avait démontré que plus d'un tiers des personnes qui achetaient du neuf passaient désormais à l'occasion".

Plus de demandes pour l'essence …

Les prix des véhicules d'occasion à motorisation essence ont encore augmenté rien qu'au premier trimestre de cette année : +3% environ contre une stagnation pour les autres motorisations. Pour la journaliste, cet engouement pour l'essence s'explique par la "grosse incertitude sur la mobilité avec les zones de basses émissions, l'interdiction des diesels. Les gens se posent beaucoup de questions sur l'électrique. Donc qu'est-ce qu'on fait ? On continue à se rabattre sur l'essence."

… mais moins d'offre disponible

"De l'autre côté, on a une offre au niveau de l'essence sur le marché de l'occasion qui est occupée à se tarir", explique-t-elle. "Avant, vous aviez tous les véhicules essence des entreprises qui arrivaient sur le marché de l'occasion. Maintenant les entreprises passent davantage sur l'électrique donc elles ne fournissent plus de véhicules essence pour ce marché. Donc on a un déséquilibre avec une grosse demande et une petite offre".

Le prix des électriques d'occasion diminue

Par contre, les prix "commencent vraiment à diminuer pour des occasions électriques." Pourquoi ? Parce que c'est l'effet inverse : le Belge n'est pas intéressé par une voiture électrique d'occasion. "D'après le rapport de mobilité d'Europe Assistance, 41% des Belges ne veulent même pas en entendre parler."

Des peurs non fondées centrées sur la batterie

Avant, la peur de ne pas trouver suffisamment de bornes de recharge "était un des freins avec le prix" à l'achat d'un véhicule électrique d'occasion, mais "aujourd'hui c'est vraiment cette batterie le problème", assure Caroline Sury. "Un sondé sur deux indique qu'il se méfie de la batterie. On a peur qu'une voiture électrique qui a été utilisée ait une mauvaise batterie au moment de l'acheter. Pourtant on a des bonnes surprises maintenant qu'on a un peu de recul : on remarque que ces batteries tiennent bien, que s'il y a un problème on n'est pas obligé de remplacer toute la batterie, on peut la réparer."

Bientôt un Car-Pass qui indiquera les performances restantes de la batterie

Pour tenter de contrer cela, Car-Pass veut ajouter dès cette année à son fameux document sur la fraude kilométrique "ce qu'on appelle le SOH, le State of Health, donc l'état de santé de la batterie. Pour justement rassurer ceux qui voudraient peut-être aller dans l'électrique."