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La Belgique ne quitte pas le nucléaire: ses deux réacteurs sont officiellement prolongés, quelles sont les conséquences ?

Le groupe français Engie a annoncé jeudi la signature d'un accord avec le gouvernement belge sur la prolongation de réacteurs nucléaires en Belgique, prévoyant 15 milliards d'euros pour gérer le coût des déchets, dans le cadre d'un long bras de fer entre les deux parties. 
 

Les négociations étaient sur la bonne voie depuis plusieurs semaines: le géant de l'énergie Engie et le gouvernement belge ont trouvé un accord pour prolonger les deux réacteurs belges encore en fonction, Tihange 3 et Doel 4. Le Premier ministre Alexander De Croo et la ministre de l'Énergie, Tinne Van der Straeten, avaient mis la pression depuis plusieurs mois (un accord de principe avait été trouvé en janvier). Ils ont salué jeudi l'accord conclu avec le groupe énergétique français sur cette prolongation de dix ans de la durée de vie des réacteurs.

Qu'est-ce que ça change ? 

"La prolongation des centrales de Doel 4 et de Tihange 3 pour 10 ans est désormais bétonnée. Cet accord est important pour notre futur énergétique et pour les ménages belges. Il renforce notre approvisionnement en électricité, réduit la dépendance énergétique de notre pays et garantit la production en Belgique d'une électricité décarbonée et bon marché. Je remercie le management d'Engie pour tout le travail réalisé ces derniers mois pour aboutir à cet accord", a affirmé M. De Croo (Open Vld) dans un communiqué conjoint avec Engie. 

"La guerre en Ukraine a profondément changé le paysage énergétique européen et il était devenu urgent de se défaire de notre dépendance aux énergies fossiles et de reprendre notre énergie en main. Ce que nous faisons en prolongeant deux réacteurs nucléaires et, en même temps, en accélérant la transition énergétique. Je tiens à remercier Engie pour les négociations constructives de ces derniers mois, ainsi que mon administration, l'Ondraf (l'Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies, NDLR) et la Commission des Provisions nucléaires pour leur expertise", a ajouté la ministre écologiste.

L'épineuse question des déchets

L'accord a mis du temps à se concrétiser à cause du traitement des déchets, dont personne ne voulait la responsabilité. Les modalités financières sont fixées, un montant forfaitaire de 15 milliads est prévu, payable en deux fois par Engie au gouvernement belge, qui prend finalement en charge les futurs déchets. Pour le gouverment, c'est "un bon accord pour tous les Belges: nous apportons des certitudes sur le coût des déchets nucléaires et sur l'approvisionnement de notre pays", a commenté Tinne Van der Straeten (Groen). "Cet accord permet aussi à la Belgique de sécuriser le financement de la gestion des déchets nucléaires pour les générations futures".

Pris sur la base des provisions nucléaires actuelles, le montant total des engagements nucléaires d’Engie envers la Belgique (dechets et démantèlement) s’élève désormais à minimum 23 milliards d’euros, précise le communiqué du gouvernement belge. 

 

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