Partager:
Les communes doivent équilibrer leur budget. Et pour ça, elles peuvent compter sur un mécanisme appelé le précompte immobilier. Il s’agit en fait d’un impôt annuel que tous les propriétaires doivent payer, et qui peut augmenter au fil du temps. Mais pourquoi et dans quelles limites ?
À Uccle par exemple, l’impôt des propriétaires devrait augmenter l’année prochaine. En effet, la commune a besoin d’argent, notamment pour financer son CPAS. Et en général, la principale source de revenu d’une commune, c’est justement ce précompte immobilier.
Valentine Delwart (MR) échevine des Finances de la commune d’Uccle, explique comment une commune en arrive à décider d’augmenter le précompte : « Avant toute chose, il faut commencer par voir tout ce qu’on peut économiser en limitant les dépenses. Une fois qu’on a fait tous ces exercices de diminution de dépense, et qu’on voit qu’on n’est toujours pas à l’équilibre, on est obligé de travailler sur les recettes, c’est-à-dire augmenter ce qu’on gagne ». L’échevine compare d’ailleurs ce jeu de balance à la situation d’un ménage, qui doit constamment vérifier qu’il ne dépense pas plus que ce qu’il ne gagne.
En dernier recours
Mais selon Valentine Delwart, l’augmentation du précompte immobilier est surtout une décision difficile, uniquement prise en dernier recours.
Les communes appliquent ce qu’on appelle les centimes additionnels. Il s’agit en réalité d’un pourcentage supplémentaire au prix de base, ce pourcentage connaissant de fortes variations en fonction de la commune dans laquelle on est situé. Pour une même maison, vous payerez près de 1.500 euros à Schaerbeek, et 350 euros de moins à Etterbeek.
Des propriétaires mécontents
Les principaux concernés par cette mesure sont évidemment les propriétaires. Olivier de Clippele, vice-président du syndicat national des propriétaires, estime qu’il est plus facile d’aller chercher cet argent chez les propriétaires car ces derniers ne peuvent pas s’échapper : « L’immeuble se trouve dans la commune, et donc on ponctionne chez ceux qui ne peuvent pas déménager vers une autre commune qui serait mieux gérée. »
Ça fait déborder la goutte
Mais Olivier de Clippele dénonce surtout un effet d’accumulation : « Il y a pour l’instant une désaffectation des bailleurs parce qu’on les charge trop avec des lois sur les baux, des lois sur la performance énergétique, des taxations supplémentaires et le précompte immobilier qui augmente. Et ça fait déborder la goutte. »
Les communes n’ont pas de limites pour augmenter leur précompte immobilier, mais elles doivent trouver un juste équilibre pour éviter un départ massif de leurs propriétaires.
















