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La suspension temporaire des droits de douane par Donald Trump apaise légèrement les tensions, mais l'incertitude persiste chez les entreprises belges exportatrices.
La décision de Donald Trump de mettre en pause les droits de douane pour une période de 90 jours procure un léger soulagement aux entreprises belges exportant vers les États-Unis. Toutefois, cette mesure reste insuffisante face à la volatilité persistante des marchés. Depuis la mise en place initiale de ces taxes, l'incertitude économique mondiale s'est intensifiée.
Un député fédéral PTB a d'ailleurs cité une déclaration controversée du président américain. Celui-ci a affirmé que depuis la mise en place des droits de douane, "70 pays sont venus ‘kissing my ass’", comprenez, lui faire du lèche-bottes. Si certains États se trouvent contraints de négocier, l'instabilité économique empêche de planifier un pacte durable. Un message inquiétant pour les entreprises, mais aussi pour le monde politique européen.
Au parlement, un appel à l’action a été lancé pour tirer des leçons de cette situation géopolitique délicate. Le renforcement du marché intérieur européen est jugé essentiel afin de réduire la dépendance envers des partenaires instables. L'ouverture aux opportunités de libre-échange avec d'autres régions du globe s'impose comme priorité.
En Belgique, les conséquences de cette incertitude économique sont déjà palpables. Sur bel RTL, Fabrice Drion, patron wallon d'I-Care, a annoncé avoir pris une décision difficile pour son entreprise : "Je pense qu'il est plus sage de reporter notre introduction en bourse étant donné la variabilité et l'instabilité des marchés", a-t-il déclaré. Ce report illustre le climat de méfiance généralisé.
De façon plus globale, Akt For Wallonia, ancienne Union Wallonne des entreprises, déplore une instabilité "rarement atteinte". Celle-ci freine non seulement les investissements, mais également les décisions commerciales cruciales. "Très mauvais, évidemment, pour les investissements, très mauvais pour les décisions commerciales de manière générale, puisqu'on ne peut pas prévoir", souligne Frédéric Panier, administrateur délégué d'Akt For Wallonia.
Par ailleurs, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine continuent d’alimenter les inquiétudes. Même si ces droits de douane sont suspendus temporairement, certains produits, notamment automobiles, demeurent taxés, là où les négociations s’enlisent avec la Chine. Ces différends pourraient impacter l'économie mondiale à long terme."Monsieur Trump ne parle que d'une pause: dans 90 jours, les droits de douane pourraient revenir (...). Nous ne sommes donc pas sortis de l'auberge", ajoute Frédéric Panier.
Plusieurs experts appellent à la prudence et à la vigilance, soulignant que "l'économie aime la stabilité".



















