Partager:
Trois jours après s’être introduit dans l’institut médico-légal de Liège, le Youtuber Mark Rolaff le répète : il n’a pas touché la moindre pièce à conviction à l’intérieur du bâtiment. « Nous n’avons rien ouvert », affirme-t-il. « Nous n’avons pas regardé à l’intérieur des sacs. Nous avons juste ouvert la chambre froide. Très vite, nous l’avons refermée. »
Une version loin d’être confirmée par l’inventaire qu’ont pu réaliser les équipes de l’Université de Liège. « Ils ont ouvert un certain nombre de sacs qui contiennent des preuves », dit Lionel Hougardy, responsable des bâtiments à l’ULiège. « Mais aussi des restes humains qui doivent être identifiés et certains ont disparu. »
Ces manipulations pourraient-elles compromettre de futurs procès ? Selon le code pénal, une preuve n’est écartée que lorsque sa fiabilité est entachée. Il faudrait donc qu’elle ait été modifiée, voire partiellement détruite. Le simple fait de la manipuler ne la rend pas forcément irrecevable.
Les enquêtes pourraient-elles être impactées ?
Mais qu’en est-il des pièces à conviction qui contiennent de l’ADN ? « Il me paraîtrait très surprenant que des preuves ADN n’aient pas été protégées et n’aient pas été mises dans des sachets hermétiques », indique Renaud Molders-Pierre, avocat. « De toute façon, on pourrait prendre éventuellement l’ADN de ces personnes-là pour l’exclure des analyses qui seraient faites. Donc en soi, à nouveau, je ne vois pas très bien pourquoi cette preuve serait écartée. »
En cas de vol, la situation est quelque peu différente. « En principe, quand une preuve est analysée, il y a un procès-verbal qui est généralement rédigé et il y a des traces informatiques également qui existent », continue l’avocat. « Mais en l’espèce, si la preuve n’est plus là physiquement parlant, ça empêcherait la défense ou n’importe qui d’autre de solliciter une contre-expertise et là, ce serait éminemment problématique. »
Le dossier n’a pas encore été transmis au parquet de Liège. Pour l’heure, impossible de savoir quelles affaires judiciaires sont concernées.

















