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C’est une vidéo qui fait scandale. Réalisée il y a deux jours, elle montre deux youtubeurs néerlandais s’introduisant dans l’institut de médecine légale de Liège. À l’intérieur, ils découvrent et filment des éléments particulièrement sensibles : des fragments de corps humains conservés dans des bocaux, un fœtus dans du formol, et ce qui semble être un corps, recouvert d’un drap, dans un tiroir réfrigéré de la morgue.
Philippe Boxho, directeur de l’institut, est formel : il ne s’agit pas d’une simple exploration urbaine, mais bien d’une effraction. « Pour y entrer, il faut rentrer par effraction, c’est-à-dire qu’il faut non seulement casser la porte à rue, ce qu’ils ont fait, mais ensuite, il faut casser la porte d’entrée de la morgue », explique-t-il. Il confirme également que certains objets ont été volés et qu’un inventaire est en cours pour déterminer l’ampleur du préjudice. « Ils ont ouvert un frigo qui est éteint… c’est un squelette qui est là en attente d’identification et en attente d’enterrement », précise-t-il.
Un bâtiment moins actif, mais toujours opérationnel
Si l’infrastructure a pu donner l’impression d’être abandonnée, c’est parce qu’elle est aujourd’hui partiellement désaffectée. Les autopsies, notamment, sont désormais réalisées dans d’autres locaux. Mais cela ne justifie en rien l’intrusion. « Les personnes sont entrées ici, je suis catégorique, en intrusion. Ils ont dû franchir deux portes et un portail. C’est une infraction pénale, on a tout de suite réagi », confirme Lionel Hougardy, responsable des bâtiments de l’Université de Liège.
Malgré cela, le principal intéressé, le youtubeur néerlandais MarkBenIk, interviewé par nos confrères de VTM, nie avoir forcé l’entrée.
L’incident dépasse le simple cadre d’une violation de propriété. Les intrus ont potentiellement manipulé des pièces à conviction liées à des affaires judiciaires en cours. Une situation jugée très préoccupante par Philippe Boxho : « C’est complètement ahurissant. Moi je ne comprends pas. C’est une violation de domicile privé, c’est une violation de pièces à conviction. Je ne pige pas ce qu’ils ont voulu faire. »
La VIlle de Liège a porté plainte. L’affaire pourrait avoir de lourdes conséquences judiciaires pour les auteurs de la vidéo, qui risque pourtant d’attirer de nombreuses vues sur les réseaux.

















