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Entre 2016 et 2021, une employée de l’ASBL Train World a détourné plus d’un million d’euros via de fausses factures. La SNCB, en charge du musée, a porté plainte et assure avoir renforcé ses contrôles internes.
Une ancienne employée du service comptabilité de Train World, le musée du train situé à Schaerbeek, a été condamnée en mars 2023 pour une fraude massive ayant causé un préjudice financier de 1,06 million d’euros. L'information, révélée ce vendredi par la VRT, a été confirmée par la SNCB, qui gère le musée.
Entre 2016 et mars 2021, la fraudeuse a émis de fausses factures au nom de prestataires censés avoir fourni des services de nettoyage ou de communication à Train World. Or, ces prestations n’ont jamais eu lieu. Pire, le numéro de compte bancaire inscrit sur les factures correspondait au sien, permettant ainsi à l’argent de transiter directement sur son compte personnel.
Une fraude découverte à son départ en retraite
Le stratagème a été découvert tardivement, à l’occasion de la clôture des comptes de l’année 2020, au moment où l’employée quittait l’entreprise pour prendre sa retraite.
Selon ses propres déclarations, elle agissait seule et assumait la totalité du processus de facturation : "Je pouvais moi-même établir, vérifier, approuver et signer les factures. J’étais responsable de A à Z", a-t-elle expliqué à la VRT.
"Je n’ai pas profité, j’ai honte"
Confrontée aux faits, l’ex-comptable a reconnu avoir traversé une période difficile sur le plan personnel, évoquant une addiction aux jeux d’argent comme moteur de son passage à l’acte : "Je ne me suis donc pas enrichie, bien au contraire. J’ai honte". Elle s’est également étonnée de l’absence totale de contrôle dont elle faisait l’objet : "Pendant toutes ces années, personne ne m’a contrôlée. Trouvez-vous cela normal ?"
Un cinquième du budget. Et personne ne s’en est rendu compte
Une autre source citée par la VRT a confirmé la faiblesse des mécanismes de surveillance à Train World, rappelant que les frais de fonctionnement du musée atteignaient environ un million d’euros par an. "Pendant cinq ans, cela représentait donc 200.000 euros de fausses factures. Un cinquième du budget. Et personne ne s’en est rendu compte".
Des mesures correctives engagées par la SNCB
Après la découverte des faits, la SNCB et Train World ont déposé plainte en avril 2021. Le tribunal correctionnel a condamné l’ancienne employée à rembourser l’intégralité du montant détourné, soit 1,06 million d’euros. Une partie de cette somme a déjà été récupérée, a précisé l’entreprise ferroviaire.
Depuis lors, la SNCB affirme avoir renforcé ses procédures internes. Un audit a été mené, conduisant à une amélioration des systèmes comptables et de contrôle. De plus, l’entreprise a intégré la quasi-totalité de ses filiales, dont l’ASBL Train World, pour mieux centraliser la gestion financière.



















