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Le bracelet électronique peut-il offrir une alternative crédible à l’enfermement des mineurs délinquants ?
Et si la solution venait des bracelets électroniques ? Puisque l’on manque de places pour les mineurs délinquants, qu’ils soient placés en centre ouvert ou fermé, la ministre Valérie Lescrenier envisage d’équiper certains jeunes, notamment les délinquants sexuels, d’un bracelet électronique. Une mesure qui pourrait s’étendre aux victimes, qui auraient alors la possibilité de porter un dispositif leur signalant la présence de leur agresseur à proximité.
Mais cette approche ne fait pas l’unanimité. Le Délégué général aux droits de l'enfant, Solayman Laqdim, exprime son opposition. Pour lui, ces jeunes sont avant tout des mineurs en danger qu’il faut aider par des mesures éducatives. Il souligne que les pays ayant opté pour cette voie n’obtiennent pas de meilleurs résultats à long terme en matière de récidive.
L’idée n’est pas nouvelle. En Flandre, une expérience du même type a déjà été menée. Quels enseignements tirer ? Y a-t-il moins de récidive et une meilleure réinsertion?
Les résultats semblent prometteurs. Sur les 28 jeunes de 14 à 17 ans qui y ont participé, seuls trois ont été exclus prématurément : l’un pour de nouveaux délits, un autre pour avoir sectionné son bracelet, et le dernier après avoir été condamné pour des faits antérieurs à l’expérimentation. La plupart de ces jeunes n’étaient pas des criminels endurcis, mais impliqués dans du trafic de stupéfiants à petite échelle.
Un cadre strict imposé
Le dispositif, doté d’un traceur GPS, permet au Centre flamand de surveillance électronique de suivre leurs déplacements en temps réel. Un cadre strict est imposé : présence obligatoire à l’école durant les heures de cours, autorisation pour des activités comme le sport ou suivre une thérapie. Ensuite, ils ont l'obligation de rentrer directement à domicile. La nuit, ils doivent rester chez eux. Dans ce contexte, la coopération des parents est essentielle, car elle augmente les chances de remettre le jeune sur le droit chemin.
Les retours sont jugés positifs. Le bracelet offre une alternative entre une assignation à résidence difficilement contrôlable et un enfermement qui peut s’avérer contre-productif. Une étude conjointe de l’Institut national belge de criminalistique et de criminologie et d’un institut néerlandais a d’ailleurs conclu que la surveillance électronique diminue significativement les risques de récidive : seuls 5 % des jeunes suivis par bracelet récidiveraient, contre 18 % pour ceux passés par la case prison.
Donc, l’expérience flamande du bracelet électronique montre qu’il peut s’agir d’un outil de contrôle et de réinsertion prometteur pour certains profils, à condition d’assurer un accompagnement familial et judiciaire rigoureux.
Retrouvez "Vous êtes dans le journal", du lundi au vendredi de 18h à 19h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland.

















