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Le méga-procès relatif à un vaste trafic de drogue entre la Belgique et l’Amérique latine s’est ouvert ce lundi avec un peu de retard et quelques tensions devant la cour d’appel de Bruxelles au Justicia. L’ancien siège de l’Otan, reconverti en bâtiment de justice, était sous haute surveillance en raison du nombre de condamnés s’étant pourvus en appel et d’un dossier correctionnel brugeois délocalisé à Haren où comparaissent des barons de la drogue sud-américains.
Avant d’être procureur du Roi, Julien Moinil était magistrat au parquet fédéral. Et à ce titre, il a dirigé toutes les poursuites dans le premier dossier Sky ECC. Celui qui a abouti en octobre dernier à 115 condamnations au Justicia à Bruxelles.
C’est aussi ce dossier, semble-t-il, qui lui vaut des menaces très sérieuses qui font qu’il est aujourd’hui sous protection très rapprochée. Mais malgré cela, Julien Moinil n’envisageait pas de ne pas siéger à ce procès en appel.
Durant deux mois, il sera donc au Justicia où il va requérir contre les 58 prévenus qui y sont en appel.
De longues files dues aux mesures de sécurité
Prévu jusqu’à fin novembre, le procès a débuté avec remous. Aux contrôles de sécurité, certains avocats se sont impatientés de la file aux contrôles de sécurité. Ce que n’a pas manqué de faire remarquer à la cour Me Olivier Martins. « Nous avons mis 40 minutes pour arriver à la salle d’audience depuis le parking », a souligné l’avocat. « Il y a des contrôles policiers, c’est inévitable », a répondu la juge. « Nous n’allons pas transiger sur la sécurité. »
Une fois prévenus, conseils et cour installés, la juge a expressément demandé aux avocats d’éviter tout « échange d’objets quelconques pour des raisons de sécurité ». La remarque suivait un léger incident au cours duquel un policier a apostrophé un avocat pour un stylo que ce dernier aurait tendu à son client, détenu. « C’est un rappel pour tout le monde car un objet d’apparence insignifiante peut servir d’arme », a insisté la juge.
Le 29 octobre 2024, 115 individus ainsi que quatre entreprises ont été reconnus coupables en première instance. Une cinquantaine de prévenus ont interjeté appel.

















