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Le programme de l'Arizona est tout simplement indigeste pour l'opposition, qui estime que ce sont les classes moyennes qui paieront l'addition. Elle réclame également une estimation chiffrée de toutes les mesures annoncées. Bref, les discussions s'annoncent musclées dans l'hémicycle, mais aussi dans la rue.
Pour l'opposition, l'ennemi a désormais un nom : Bart De Wever. Certains se moquent déjà de son attitude très fermée lorsqu'il s'agit d'aborder les chiffres. Pour les détails, il faudra attendre, explique le Premier ministre.
Le socialiste Paul Magnette s'étonne : "Ça fait quand même quelques années que je fais de la politique. C'est la première fois, je vois, qu'on nous donne 200 pages de textes, pas un seul chiffre. Et le Premier ministre n'a cité aucun chiffre. Ça veut donc dire que toutes les promesses qu'ils ont faites, ça, on s'en doutait, eh bien elles ont été trompées purement et simplement. Les travailleurs n'auront pas 500 euros en plus contrairement à ce qu'on leur avait dit et il y aura des économies massives en matière de santé, de pension. Les gens sont d'ailleurs très très inquiets", répond-il.
"On n'a toujours pas les chiffres", s'indigne Sarah Schlitz (Ecolo). "Et donc on sait très bien qu'aujourd'hui, ce qui va nous montrer exactement à quel point cet accord va faire mal aux Belges et en particulier à la classe moyenne et aux plus fragiles, eh bien ce sont les chiffres. Et donc aujourd'hui, en ce moment, on n'a toujours pas les chiffres et donc tant qu'on n'a pas les chiffres, on ne sait pas".
Ça fait déjà des dizaines d'années que les pensionnés en Belgique sont au régime et M. De Wever va encore plus loin
Cette déclaration gouvernementale confirme les intentions de l'Arizona : une cure d'austérité dans tous les services publics sauf la sécurité. L'opposition dénonce une politique qui met à mal la classe moyenne et les pensionnés. "Vous l'avez entendu, il va aller faire un régime. Ça fait déjà des dizaines d'années que les pensionnés en Belgique sont au régime et M. De Wever va encore plus loin", fustige Raoul Hedebouw, président du PTB.
"Un malus pension pour ceux qui ne vont pas travailler jusqu'à 67 ans, mais dans quelle planète il vit quoi ? Les gens ne sont pas d'accord aujourd'hui de dire qu'eux doivent une nouvelle fois payer pour la crise alors que ces hommes et ces femmes politiques vivent dans un petit monde bien tranquille. Ça, je crois que ça ne passera pas", prévient-il.
La riposte s'annonce politique au Parlement, mais aussi syndicale. La FGTB annonce une grève générale et une manifestation nationale le 13 février. Pour le syndicat socialiste, l'accord gouvernemental est une "déclaration de guerre".