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Où en sont les relations entre la Belgique et la Russie, à l'heure de la guerre en Ukraine ? Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Quintin, précise le rôle discret mais essentiel des diplomates.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, les relations entre Moscou et les capitales européennes se sont profondément détériorées. Si sur le devant de la scène, les tensions politiques sont palpables, en coulisses, les diplomates s'efforcent de maintenir des lignes de communication ouvertes. "Il faut, bien sûr, continuer à parler avec les autorités russes", reconnaît Bernard Quintin, ministre des Affaires étrangères. Selon lui, rompre tout contact serait contre-productif face à la crise actuelle.
Les diplomates sont des "messagers"
L'Europe tient Moscou pour responsable de cette situation et souligne l'importance du rôle des diplomates, souvent appelés "messagers". "Notre travail consiste à porter des messages et à ne jamais abandonner le dialogue", poursuit Bernard Quintin. Cependant, les canaux diplomatiques doivent rester en phase avec les politiques fermes adoptées par les dirigeants occidentaux. Maintenir ces communications ne signifie en aucun cas céder sur les principes européens.
Vladimir Poutine, figure prépondérante en Russie depuis plus de 25 ans, symbolise cette gouvernance autoritaire. Certains experts attribuent en partie les tensions actuelles à sa personnalité, tandis que d'autres insistent sur une dynamique enracinée dans la structure même du régime russe. "Ce n'est pas seulement une question de Poutine. La Russie développe depuis longtemps une vision géopolitique, souvent conflictuelle avec celle de l'Occident", analyse le ministre.
Pour négocier, il faut être deux
Parmi les tentatives d'ouverture, l'Allemagne joue un rôle notable. Le chancelier Olaf Scholz a récemment annoncé son intention de renouer un dialogue direct avec Vladimir Poutine, bien que les chances de progrès semblent limitées. "Pour négocier, il faut être deux". Actuellement, la posture des autorités russes, perçues comme peu enclines à changer de trajectoire, renforce le pessimisme quant à d'éventuelles négociations fructueuses.
Pendant ce temps, les frappes continuent sur des villes ukrainiennes comme Kiev. Chaque nouvelle attaque, accompagnée de pertes humaines, rappelle durement la réalité du conflit. "Nous parlons de milliers de morts et de familles brisées. C'est bien plus qu'un désaccord politique". Les appels à un cessez-le-feu émergent de manière récurrente, mais butent toujours sur l'absence de volonté conjointe.
Malgré les tensions, il est évident que la Russie restera un acteur majeur sur l'échiquier politique mondial. Pour les experts, la meilleure approche combine fermeté et pragmatisme diplomatique. "La Russie ne disparaîtra pas. Il faut apprendre à vivre avec ce voisin imposant", insiste Bernard Quintin. À terme, l'espoir subsiste de voir émerger un compromis qui poserait les bases d'une paix durable.
Retrouvez "Vous êtes dans le journal", du lundi au vendredi de 18h à 19h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland.

















