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L’ambiance a été souvent tendue jeudi à la Chambre où les députés débattent du récent accord budgétaire fédéral et de la déclaration de politique générale du Premier ministre. L’absence de réponses à bon nombre de questions a provoqué quelques échanges électriques entre la majorité et l’opposition.
Le plafonnement de l’indexation des salaires au-dessus de 4.000 euros bruts et des pensions et allocations sociales au-dessus de 2.000 euros bruts, ainsi que et le passage de 6 % à 12 % de la TVA sur les plats à emporter ont accaparé une grande partie de la discussion. Comment seront calculés les 4.000 euros ? Intégreront-ils les avantages contractuels ? Qu’en est-il des travailleurs qui touchent deux salaires ou dont l’activité fluctue en fonction de la saison ? Par ailleurs, la TVA qui passera de 6 % à 12 % sur les plats à emporter s’appliquera-t-elle aux cantines scolaires et aux maisons de repos, aux artisans traiteurs ou dans les supermarchés lorsqu’un client achète, par exemple, une salade déjà préparée ?
PS, PTB, Ecolo-Groen, Open Vld, ont aligné les points d’interrogation. Des réponses techniques doivent être trouvées à une série de questions, a reconnu le ministre de l’Emploi, David Clarinval. « On a pris une décision de principe, maintenant, on doit faire les textes, il y a un tas de questions que l’on doit gérer », a dit de son côté le ministre des Finances, Jan Jambon.
« Pas digne d’un gouvernement de plein exercice »
« Un budget, c’est un cadre que l’on fixe avec une recette que l’on espère, ensuite il faut modaliser. Ce n’est quand même pas difficile à comprendre », s’est énervé le chef de groupe MR, Benoît Piedboeuf, devant les assauts de l’opposition.
Le PS a dénoncé de l’» amateurisme » : « ce n’est pas digne d’un gouvernement de plein exercice », a accusé Pierre-Yves Dermagne (PS). L’indignation était également vive sur les bancs de l’Open Vld où l’on s’interrogeait sur la solidité de l’accord conclu dans la nuit de dimanche et lundi au sein d’un gouvernement où la crise couvait. « La moitié des lignes budgétaires de l’accord ne sont pas claires et sont bâties sur du sable, ce n’est pas normal », a regretté Vincent Van Quickenborne.
« Faites-moi plaisir, ne dites plus que vous récompensez le travail »
Les promesses honorées ou non tenues ont aussi échauffé les esprits. « On a toujours dit que l’on ne supprimerait pas l’indexation, et on ne la supprimera pas. Mais on fera deux corrections temporaires, en préservant les salaires les plus bas », a expliqué M. Piedboeuf. Mais qu’en est-il alors du mantra du gouvernement selon lequel ceux qui travaillent seront récompensés ? « Des centaines de milliers de travailleurs qui cotisent toute leur vie vont perdre des centaines d’euros. Faites-moi plaisir, ne dites plus que vous récompensez le travail », a attaqué le président du PS, Paul Magnette.
Les libéraux appellent à examiner la globalité du programme du gouvernement : 80 % de l’effort fourni pour assainir les finances publiques reposera sur une diminution de dépenses. « C’est un gouvernement de réforme, pas de levée d’impôts », a assuré le libéral.


















