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Après une année 2025 marquée par la guerre, mais aussi un espoir de paix : qu’en est-il de l’avenir de Gaza ?

Par RTL info avec Sébastien Rosenfeld et Thomas Decupere
Plus de deux ans de guerre et un espoir de paix. L’année 2025 à Gaza marque un tournant dans un conflit sanglant ponctué par des trêves, des libérations, des bombardements et un accord fragile.

« Le Hamas sera désarmé et la bande de Gaza démilitarisée. Soit par des moyens diplomatiques, conformément au plan Trump, soit militairement, par nos soins » avait affirmé Benjamin Netanyahu, le président israélien.

Tout commence par des cris de joie avec un cessez-le-feu prometteur débute à la mi-janvier. Des centaines de milliers de Palestiniens reviennent dans le nord de Gaza. 33 otages israéliens sont libérés en échange de 1.800 prisonniers palestiniens. Mais à la mi-mars, la guerre reprend.

« Une lueur d’espoir, mais... »

Didier Leroy, chercheur à l’Institut royal supérieur de défense revient sur ce moment crucial : « Une première accalmie donne heureusement une lueur d’espoir à travers ces échanges de premiers otages, enfin la restitution de certains otages. Mais en même temps la manière dont le Hamas met en scène ces restitutions d’otages pose problème sur le plan de l’opinion publique israélienne. Ce qui va de nouveau enclencher des restrictions au niveau de la fourniture d’aide humanitaire, et instiller ensuite la reprise des bombardements. »

L’accès à la nourriture devient critique au fil des mois. L’ONU est claire : un état de famine existe dans plusieurs localités du territoire palestinien. Les largages de vivres provoquent alors des émeutes car Israël bloque les convois humanitaires.

Une aide humanitaire instrumentalisée

Dans un discours, Tom Fletcher, responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, est unanime : « C’est une famine. La famine de Gaza. C’est une famine que nous aurions pu éviter si on nous l’avait permis. Pourtant, les denrées alimentaires s’accumulent aux frontières en raison de l’obstruction systématique d’Israël. »

L’aide humanitaire devient alors le monopole d’une fondation privée soutenue par Israël, et les États-Unis. « Dans cette phase-là du conflit, les deux camps jouent la montre. C’est-à-dire qu’Israël pense qu’en continuant d’acculer, d’étrangler son opposant palestinien, notamment à travers l’aide humanitaire, il va parvenir à bout du Hamas. Tandis que de son côté le Hamas pense continuer d’isoler Israël diplomatiquement au fur et à mesure que ce genre d’actions est perçu comme éthiquement indéfendable », explique Didier Leroy.

Intensification de la pression internationale

La situation s’aggrave. L’offensive sur Gaza ville en septembre marque un tournant. Une attaque terrestre massive alors que la pression internationale s’intensifie. Puis enfin, un accord de paix, sous pression américaine. « Il a fallu trois mille ans pour en arriver là, vous vous rendez compte ? Et ça va durer. Ça va durer », s’exclame le président américain. Il croit que la guerre est finie. Mais tout reste à faire.

Michel Liégeois, professeur en relations internationales à l’UCLouvain le confirme : « Je ne suis pas certain que la pression de l’administration américaine puisse permettre de faire en sorte que les étapes suivantes se réalisent. Au fur et à mesure qu’on va avancer dans la mise en œuvre du plan, il y a de vraies concessions qui vont devoir être faites par Israël. À commencer par retirer davantage ses troupes, laisser une autorité s’exercer sur la bande de Gaza et permettre leur reconstruction. »

L’aide humanitaire reste réduite et l’État Hébreu continue d’élimer les membres du Hamas qui ne se désarme pas.

Didier Leroy insiste sur les enjeux actuels du conflit : « On n’est évidemment pas du tout à l’aube d’une sorte de page tournée à Gaza. On a un degré de destruction qui est terrible. On n’a toujours pas de formule pour une nouvelle forme de gouvernance établie sur le papier. On ne sait pas non plus quels sont les contingents qui viendraient garnir cette fameuse force de stabilisation internationale. » Avant de conclure : « Donc en fait, on plane dans un paysage de points d’interrogation. »

Le premier ministre israélien promet de passer à la deuxième phase bientôt. Mais pour l’instant, Gaza est un champ de ruines et son avenir reste toujours aussi incertain.

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