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« Les recettes de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne viennent pas d’un impôt ou d’une taxe, elles viennent de l’État fédéral. Il y a un calcul, il y a une loi, qui s’appelle la loi spéciale de financement et donc on reçoit un montant, plus ou moins 13,5 milliards chaque année de dotation. Le deuxième chiffre important, ce sont les dépenses : 15 milliards. Si on fait 13,5 milliards moins 15 milliards, tout le monde sait qu’il manque un gros milliard et demi », a développé ce matin Élisabeth Degryse (Les Engagés), la ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Vers des coupes budgétaires : « Un rythme de vie qu’on ne peut plus tenir »
« La situation a tendance à s’aggraver puisqu’en 2019, on était seulement autour de 300 millions de déficit. Donc maintenant, on est autour d’1,5 milliard. Donc la situation s’est dégradée pour plusieurs raisons que nous sommes en train d’analyser. Entre autres, effectivement, une série de crises, la crise du Covid, les inondations, mais pas que. Il y a aussi une série de nouvelles politiques qui ont été mises en place à hauteur plus ou moins d’un milliard. Et donc on a aujourd’hui un rythme de vie qu’on ne peut plus tenir », explique-t-elle. « Et donc aujourd’hui, la volonté du gouvernement, c’est de changer le rythme de vie de la Fédération tout en préservant les politiques essentielles. On va revenir évidemment sur les politiques et les pistes d’économie. »
En 2029-2030, les marchés pourraient refuser de prêter à la Fédération Wallonie-Bruxelles
« L‘autre problème, c’est l’endettement », ajoute-t-elle. « Et donc, effectivement, cette dette s’accumule et quand on a de la dette et qu’on est une entité, on doit se financer sur les marchés pour pouvoir payer ses factures, payer les salaires, payer les subventions. On doit payer cette dette sur les marchés. Et donc, qu’est-ce qu’on fait ? On emprunte et on emprunte avec un taux d’intérêt. Et donc, ça nous coûte plus cher. Et donc, aujourd’hui, la charge de la dette, c’est 300 millions, 350 millions en Fédération Wallonie Bruxelles. Mais le problème, c’est que ces financements, c’est toutes les X années qu’on doit les refaire. Et donc, dans quelques années, on va devoir discuter avec les banques pour refinancer à peu près 2 milliards en 2029-2030. Et là, si on n’est pas capable de montrer qu’on a fait des efforts, on pourrait avoir une dette qui devient ce qu’on appelle impayable, c’est-à-dire que les marchés nous disent « on ne vous finance plus parce que c’est trop risqué ». »
Il y a donc un vrai danger d’ici quelques années alors que cette entité fédérée n’a pas le pouvoir de lever un impôt pour se financer. La solution ? « Notre seule manière pour régler ce problème, c’est de travailler sur les dépenses », explique-t-elle. Il faut savoir que dans le budget de la Fédération, « l’enseignement obligatoire et supérieur représente 10 milliards sur les 15 milliards. C’est le plus gros poste, c’est évident. Après, il y a la fonction publique, la culture, le sport, l’enfance, la jeunesse, les maisons de justice. Mais le gros paquet, c’est l’enseignement. »


















