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Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé de modifier en profondeur le système de gratuité scolaire actuellement en vigueur dans les écoles primaires. Jusqu’ici accessible à tous les élèves jusqu’en 3e primaire, le dispositif sera dès la rentrée prochaine réservé aux enfants issus de milieux précarisés, mais sera en revanche étendu jusqu’à la 6e primaire.
Introduite en 2019 en maternelle, la mesure permettait à chaque enfant de recevoir gratuitement les fournitures scolaires de base – cahiers, crayons, marqueurs, colle… – grâce à un financement public d’environ 20 millions d’euros par an.
Des moyens réaffectés au fonctionnement des écoles
La ministre de l’Éducation, Valérie Glatigny (MR), a présenté ce vendredi les résultats du conclave budgétaire du gouvernement de la FWB. Elle y a annoncé que dès l’an prochain, une partie des moyens jusque-là alloués aux fournitures sera redistribuée aux établissements pour financer leur fonctionnement général.
« Je veux rappeler qu’il ne s’agit pas d’une suppression », a insisté la ministre dans le RTL info 19h. « Les moyens ne sont pas supprimés. Mais ce qu’on va faire, c’est donner plus d’autonomie aux écoles pour organiser ces montants. » Le flou subsiste toutefois sur un point essentiel : comment seront déterminés les élèves « qui en ont le plus besoin » ? Valérie Glatigny assure que les critères seront fixés « en concertation avec les écoles. »
La ministre souligne également les difficultés pratiques rencontrées par les établissements pour gérer la distribution du matériel : « C’était assez lourd sur le plan administratif et logistique. Par exemple, un directeur d’école doit rentrer début août pour réceptionner la palette de fournitures, étiqueter, mettre dans les armoires, organiser ça pour les élèves. » Elle note aussi qu’une partie des fournitures devaient rester dans l’école, ce qui pouvait entraîner du gaspillage, car de nombreux parents rachetaient malgré tout du matériel pour la maison.
« Un enfant est un enfant, peu importe son milieu »
Sur le terrain, cette évolution suscite déjà des inquiétudes, notamment dans les écoles accueillant un public mixte. Coralie Van Melkebeke, directrice d’une école à Jumet, s’interroge sur la mise en pratique : « Je suis inquiète. Est-ce qu’un enfant qui a une villa a besoin de la gratuité ? Dans notre école, un enfant égal un enfant, peu importe son milieu. »


















