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Reconnaissance de la Palestine : « Enfin ! », « Le gouvernement sauve sa peau, pas le peuple palestinien »… Voici comment la nouvelle est prise

Par RTL info avec Belga
Le gouvernement fédéral, réuni en comité restreint, a trouvé dans la nuit un accord sur la position de la Belgique à l’égard du conflit israélo-palestinien, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot. Il porte sur des sanctions à l’égard d’Israël et du Hamas et le processus de reconnaissance d’un État palestinien. Les réactions ne se sont pas fait attendre.

Le président du CD&V, Sammy Mahdi, s’est dit soulagé que la Belgique se dirige vers une reconnaissance de l’État palestinien et prenne des sanctions à l’égard d’Israël. « Enfin un ensemble fort de mesures pour arrêter le génocide », a-t-il réagi dans un communiqué.

Parmi les mesures décidées par le comité ministériel restreint du gouvernement fédéral, Sammy Mahdi est particulièrement satisfait de la reconnaissance de la Palestine et de l’interdiction nationale d’importation des produits issus des Territoires palestiniens occupés par Israël. Avec Les Engagés et Vooruit, le CD&V plaidait de longue date pour des mesures plus sévères contre « les violations des droits humains et les violations du droit international commises par la politique d’extrême-droite de Netanyahu à Gaza et en Cisjordanie », rappelle encore Sammy Mahdi pour qui la solution à deux États est « la seule manière d’arriver à une paix durable au Moyen-Orient. »

« Le gouvernement sauve sa propre peau, pas le peuple palestinien », selon le PTB

« Sous la pression de la base, après 22 mois de génocide, on parle enfin de mesures concrètes. C’est une bonne chose. Mais les mesures elles-mêmes sont décevantes. Elles visent surtout à sauver le gouvernement, pas le peuple palestinien », réagit Peter Mertens, secrétaire général du PTB et député fédéral, mardi par voie de communiqué.

Selon le communiste, « nous avons besoin d’un embargo économique total. Il est absurde de boycotter uniquement les produits provenant des territoires occupés en Cisjordanie, alors qu’Israël mène un génocide dans la bande de Gaza. »

À ses yeux, il est en outre « inacceptable » qu’on en reste à une « reconnaissance conditionnelle » de la Palestine, « dont l’application est en plus repoussée aux calendes grecques ».

« Enfin, les gouvernements fédéral et régionaux reconnaissent aujourd’hui qu’il n’y a jusqu’ici toujours pas d’embargo réellement contraignant sur les armes. Pendant 22 mois, ils ont pourtant prétendu le contraire. C’est incroyable. La question est donc de savoir si l’embargo sera effectivement contrôlé et appliqué », se demande le PTB.

Dans l’opposition, Ecolo fait part de ses critiques à l’encontre de l’accord conclu dans la nuit de lundi à mardi par le gouvernement fédéral au sujet de la guerre à Gaza. «Cet accord qui arrive trop tard est trop faible et renvoie principalement la patate chaude à la fois aux niveaux régional et européen. C’est un deal de façade insuffisant face à l’apocalypse humanitaire», jugent les écologistes dans un communiqué.

«Insuffisant» pour Ecolo

«Pour Ecolo, certaines décisions sont positives mais représentent le minimum minimorum comme l’interdiction des produits issus des colonies ou la surveillance accrue des ventes d’armes en lien avec les régions, et restent limitées», souligne le parti

En outre, «la question de la reconnaissance de la Palestine qui était centrale est entourée du plus grand flou : la Belgique va-t-elle attendre la réalisation de toutes les conditions qu’elle pose ou va-t-elle acter la reconnaissance lors de la prochaine Assemblée générale de l’Onu dans trois semaines?»

Face à cet accord de la coalition Arizona, Ecolo estime plutôt que «la réponse de la Belgique doit être la fin immédiate des relations économiques et diplomatiques avec Israël, des sanctions larges et claires, ainsi que la reconnaissance sans condition de la Palestine.»

«Nous marcherons avec tous les progressistes ce dimanche pour demander au gouvernement belge de prendre ses responsabilités et de revoir sa position», concluent les co-présidents Marie Lecocq et Samuel Cogolati.

La réaction d’Yvan Verougstraete

Le président des Engagés Yvan Verougstraete a assuré que la reconnaissance de la Palestine sera automatique dès que les deux conditions réclamées par le gouvernement belge seront rencontrées, à savoir la libération des otages détenus par le Hamas et la démilitarisation du groupe terroriste palestinien. « Il y aura une automaticité », a-t-il indiqué mardi matin au micro de La Première (RTBF).

Selon Yvan Verougstraete, « le gouvernement va remettre clairement la diplomatie belge du bon côté de l’histoire. Nous ne serons pas avec les Orban (Premier ministre hongrois) et autres… ». Le président des Engagés a évoqué une « reconnaissance effective et promulguée dès que les conditions seront remplies. »

« L’euphorie sur l’accord est déplacée », estime Groen

Dans l’opposition, Groen se montre peu impressionné. « Cet accord n’a pour seul effet que d’éviter une crise gouvernementale », selon son président Bart Dhondt. « Si l’on examine les mesures concrètes, force est de constater qu’elles ne représentent que peu de résultats. »

L’écologiste flamand se dit dès lors déçu. « Pas un embargo total sur les armes, une reconnaissance de la Palestine seulement sous conditions, mais une communication comme si des mesures importantes avaient été prises. »

À ses yeux, « le seul résultat obtenu après des semaines de querelles politiques – et c’est évidemment une bonne chose – est qu’il sera enfin possible de plaider en faveur de la suspension de certaines parties de l’accord d’association (avec Israël), une mesure que nous réclamons depuis longtemps. Tout comme l’interdiction d’entrée sur le territoire pour les ministres israéliens d’extrême droite et l’interdiction des importations en provenance des territoires occupés. Mais soyons clairs : c’est attendu depuis longtemps et c’est insuffisant. »

Groen estime que Vooruit et le CD&V se sont mis « à plat ventre » sur la question de la reconnaissance de la Palestine. « Si le MR souligne d’emblée que c’est une bonne chose que ses conditions de reconnaissance de la Palestine ont été adoptées, alors on sait qu’un accord a été conclu pour maintenir le statu quo », affirme-t-il.

La réaction de Michel De Maegd

Invité sur bel RTL ce matin, Michel De Maegd, député fédéral et vice-Président de la Commission des Relations Extérieures, s’est réjoui de cet accord.

« Je pense que c’est un excellent accord, a-t-il déclaré. Je voulais qu’on se serve du momentum aux Nations Unies, la prochaine Assemblée Générale, comme levier justement pour essayer de libérer les otages israéliens. Je pense qu’ici, on va dans ce sens-là, on se sert de la reconnaissance de l’État, du principe de la Palestine comme levier. Les conditions font levier. Pour obtenir la libération des otages et bien sûr la démilitarisation du groupe terroriste Hamas et sa dépolitisation, c’est évidemment normal qu’on le fasse, puisque l’Union Européenne a toujours considéré que le Hamas était un acteur terroriste ».

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