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Delphine est infirmière urgentiste depuis 26 ans. Elle a été victime de deux agressions physiques durant sa carrière. D’abord un coup de poing au visage, puis une autre fois un coup de pied, également au niveau de la tête. « Au moment même de l’agression, c’est beaucoup de colère, confie-t-elle. C’est vraiment beaucoup d’incompréhension aussi. Je dirais que c’est plutôt plusieurs heures ou plusieurs jours après qu’on encaisse ce genre d’événement. C’est quelque chose qui marque toute une carrière, ça c’est évident ».
Elle constate une aggravation constante des violences. Les agressions verbales, elles, sont devenues quotidiennes. « Etre agressée de façon quotidienne, et par les patients, et ou par les familles, disons que c’est un facteur de stress supplémentaire. Et disons qu’il y a parfois des remises en question professionnelles qui se font à cause de ça ».
D’après une enquête de l’Institut Vias, auprès des professionnels des soins de santé et des services d’urgence, 90 % des répondants disent avoir été victimes d’agression.
« C’est un problème de société, analyse Marc Gilbert, colonel des pompiers de la zone Val de Sambre. En réalité, il n’y a plus de respect de personnes, il n’y a plus d’éducation. En plus, les gens sont drogués, les gens sont aussi alcoolisés parfois, ce qui amène en réalité à avoir un état anormal et qui agresse en réalité le personnel qui vient les aider, qui vient les soulager. Et donc c’est comme ça qu’ils sont agressés ».
Au TEC, le nombre d’agressions connaît également une hausse fulgurante depuis 2015. « Avec une augmentation tout à fait visible entre 2023 et 2024 de 22 %. On passe de 150 agressions en 183 agressions », indique Stéphane Thiery, directeur marketing du TEC.
Et malgré la campagne de sensibilisation lancée il y a un an, les chiffres de 2025 sont préoccupants. « Le TEC seul ne fera pas le travail, estime Stéphane Thiery. Il faut qu’on soit accompagné par les parents, par les écoles, par la justice, par une série d’acteurs qui ensemble doivent mettre en place un plan d’action pour essayer de faire diminuer ces comportements agressifs dans la société ».
La problématique continue de prendre de l’ampleur. Les quatre opérateurs de transports publics du pays se sont à nouveau réunis et s’apprêtent à lancer une nouvelle campagne de sensibilisation.


















