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Ce crématorium est le premier en Belgique à pratiquer l’aquamation: en quoi cela consiste-t-il?

Par RTL info avec BELGA
Un crématorium à Wilrijk lance le premier projet pilote blge sur l’«aquamation», une sorte de crémation par l’eau.

Le crématorium Pontes, situé à Wilrijk, au sud d’Anvers, a donné le coup d’envoi d’un premier projet pilote autour de l’»aquamation» en Belgique. Cette pratique funéraire est une sorte de crémation par l’eau, grâce au procédé d’hydrolyse alcaline.

L’installation à Wilrijk serait la première de ce type en Europe continentale. Cette technique existe déjà en Irlande et aux États-Unis, entre autres. «Nous disposons encore de peu de matériel d’étude objectif sur cette technique. Nous voulons donc d’abord étayer scientifiquement le processus avant de le mettre en pratique», a expliqué Tom Wustenberghs, directeur général de Pontes. «Elle permettrait de réduire la consommation d’énergie et les émissions, mais nous voulons encore vérifier son impact réel sur l’environnement. Il faut également mettre en place un cadre technique, juridique et surtout éthique solide.»

Lors de l’aquamation, le corps du défunt est placé dans un cylindre fermé contenant de l’eau et de l’hydroxyde de potassium, ce dernier permet de dissoudre rapidement les tissus corporels au cours d’un processus chimique de quatre heures. Les restes du défunt, principalement les os réduits en poudre, peuvent être ensuite remis aux proches dans une urne, comme lors d’une crémation.

«Dans le respect de l’intégrité du corps et des proches»

Le projet pilote devrait durer deux à trois ans. «La crémation a également dû parcourir un long chemin avant de devenir la «deuxième voie» pour faire ses adieux à un être cher, à côté de l’inhumation», a déclaré la ministre flamande des Affaires Intérieures, Hilde Crevits (CD&V). «Il existe désormais une nouvelle forme et nous voulons absolument lui donner la chance de devenir une «troisième voie». Mais pour cela, certaines conditions importantes doivent encore être remplies. Des recherches supplémentaires sont nécessaires, ainsi qu’un avis du Conseil supérieur de la Santé, une garantie que tout se déroule dans le respect de l’intégrité du corps et des proches. Je souhaite également un débat social sur la perception des Flamands sur cette nouvelle technique.»

Un cadre éthique solide devra être mis en place

Mme Crevits a affirmé que la demande pour un tel projet existe depuis des années. «Nous donnons maintenant le feu vert, mais le projet sera suivi de manière très stricte sur le plan scientifique et un cadre éthique solide devra être mis en place», a-t-elle indiqué. «Il se pourrait en effet que ce soit une méthode durable et que les gens souhaitent donc l’adopter, mais cela devra d’abord être démontré par la recherche.»

Les personnes décédées dont les dépouilles sont utilisées dans le cadre du projet pilote sont celles qui ont fait don de leur corps à la science. «Nous travaillons en étroite collaboration avec des universités qui effectuent régulièrement des recherches sur ce type de corps», a expliqué Tom Wustenberghs. «Le grand public ne peut donc pas encore choisir l’aquamation, même dans le cadre de ce projet pilote. Mais nous croyons en cette technologie.»

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