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Espionner les professeurs en plaçant des micros dans le cartable des élèves, une pratique de plus en plus courant... et ça fait réagir.
"Fichez la paix aux profs". Voilà le nom de l’édito d’Alexis Carantonis dans la DH de ce jeudi où l’on apprend que désormais certains parents n’hésitent plus à placer des micros dans les cartables de leurs enfants. Le but ? Espionner ce qu’il se passe à l’école. Grâce à ce stratagème, "même ce qu’il se disait dans la salle des profs était enregistré", selon Fabian Diels, permanent régional d’un syndicat qui explique que tous les cartables étaient déposés dans cette salle pendant le cours de gym.
Dans le Brabant wallon, une institutrice victime de ce stratagème a même dû faire une déposition à la police. Face au malaise grandissant des profs, les parents sont-ils devenus fous ? Pourraient-ils être condamnés pour cela ?
La réponse est oui, mais pas pour des micros glissés dans le cartable, selon la CSC Enseignement. Des parents ont été condamnés dans des affaires où les écoliers avaient filmé leur prof et diffusé les images sur les réseaux.
Quand les parents qui sont responsables de leur enfant mineur sont poursuivis, c'est pour des questions de droit à l'image non respecté en l'occurrence. Et quand ils sont condamnés, c'est au versement de dommages et intérêts, parfois, c'est 1 euro symbolique.
Selon la CSC, il arrive même que des élèves filment leur prof pour lui faire du chantage : ils le menacent de diffuser la vidéo s'ils n'ont pas la moyenne ou s'ils ont trop de travail. Le syndicat constate que l'installation de micros est un phénomène nouveau et en augmentation, ce que confirme d'ailleurs l'association inter-réseaux des directeurs d'écoles fondamentales.
La CSC condamne ce genre de procédé qui est interdit, comme elle condamne toute violence verbale ou physique, que ce soit de la part des élèves comme des enseignants. Elle rappelle que quand il y a un problème, la première chose à faire, c'est de frapper à la porte de la direction pour entamer un dialogue.