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Le gouvernement fédéral s’est accordé sur son budget pour sa législature. Une des mesures, très symbolique, consiste à remettre 100.000 malades de longue durée au travail d’ici 2029, soit 1 malade sur 5. Cela permettrait une économie de 2 milliards d’euros. Mais est-ce réellement possible ?
Pour le ministre wallon de la Santé, c’est tout à fait envisageable, et même une « grande priorité nationale » : « Ça a été clairement dit par le gouvernement fédéral et toutes les entités doivent prendre leurs responsabilités », souligne Yves Coppieters. « Au niveau de la Région wallonne, on réfléchit déjà à des dispositifs avec le ministre Pierre-Yves Jeholet (en charge de l’Économie, NDLR). »
Yves Coppieters met l’accent sur la réinsertion des malades de longue durée « à travers l’économie sociale », grâce, notamment, aux entreprises de travail adapté « dans lesquelles il y a des vrais accompagnements et qui, petit à petit, peuvent les réinsérer dans le monde professionnel ».
Un accompagnement qui ne serait pas possible sans une aide au niveau fédéral. « On a beaucoup d’échanges avec le ministre Vandenbroeck (Frank Vandenbroek, ministre fédéral de la Santé, NDLR) pour savoir comment est-ce qu’on va collaborer », assure Yves Coppieters, soulignant qu’il recevra une enveloppe du fédéral « pour renforcer ces acteurs de proximité et de l’économie sociale ».
198.000 malades de longue durée en Wallonie
En Belgique, environ 500.000 personnes sont en situation de maladie longue durée, dont 198.000 en Wallonie « pour l’instant », prévient Yves Coppieters. « Mais ce qu’on observe, c’est qu’il y a quasi un doublement depuis 10 ans, ça c’est la réalité », déplore-t-il.
Dans cette situation, comment remettre 100.000 malades au travail ? Et surtout, comment peut-on s’assurer de cibler les bonnes personnes qui peuvent réellement se réactiver ? Le ministre wallon et médecin répond sans détour : « C’est de la responsabilité des opérateurs de terrain, c’est-à-dire les médecins contrôles, les médecins des mutuelles bien sûr et les médecins généralistes ».
On reconnaît cette problématique
Toutefois, le nombre de professionnels de la santé pourrait être insuffisant pour assurer cette tâche colossale : « C’est vrai que dans ces métiers-là, que ce soit la médecine du travail, les médecins contrôles, etc., il manque des opérateurs. On reconnaît cette problématique, il faut en former », plaide Yves Coppieters.
Plateforme Trio
La plateforme TRIO de l’INAMI, mise en place par le gouvernement fédéral, devrait permettre « une meilleure coordination entre tous ces médecins pour mieux suivre et accompagner les malades et mieux les contrôler, puisque c’est ça aussi l’objectif », souligne le ministre wallon de la Santé.
Il assure que ses confrères ne sont pas contre les contrôles : « Ils sont là pour trouver des solutions, pour accompagner, pour prendre en charge sur le plan médical, et puis, lorsque la possibilité le permet, réinsérer dans les filières adaptées », conclut-il.
Selon le site de l’INAMI, TRIO est « la plateforme pour communiquer facilement avec vos confrères lorsque vous accompagnez une personne en incapacité de travail ». Toutefois, pour que les médecins qui accompagnent une incapacité de travail puissent utiliser TRIO « dans le cadre des trajets de Retour au Travail », le patient doit avoir donné son consentement au partage de ses données administratives et médicales via cette plateforme. « Ceci se fait au moment où le médecin-conseil ou le médecin du travail crée pour lui un trajet Retour au Travail », souligne l’INAMI.

















