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Et si pour accéder à un réseau social, il fallait prouver son âge et son identité ? C’est la piste avancée par Vanessa Matz, ministre fédérale en charge du Numérique, invitée du Capital Santé XXL cette semaine. Face à la multiplication des cas de harcèlement et de violence en ligne, la ministre plaide pour un contrôle effectif via une authentification numérique.
L’accès aux réseaux sociaux pour les jeunes suscite une réflexion croissante en Belgique et ailleurs en Europe, notamment sur les questions de l’âge minimum et des moyens de vérification de cette règle. Actuellement, l’âge recommandé pour accéder aux réseaux sociaux est de 13 ans, mais en pratique, de nombreux jeunes contournent cette limite en falsifiant leur âge. Vanessa Matz insiste : « Une norme juridique sans sanction, ce n’est pas une norme juridique. »
La nécessité d’un contrôle effectif
Le manque de contrôles efficaces est un problème central. Si c’est le rôle des experts de déterminer un âge limite adéquat, il faut ensuite « être capable de le vérifier », souligne Vanessa Matz. Cela nécessite donc des outils de vérification authentique.
Dans ce but, la ministre suggère notamment d’élargir le champ d’action d’outils comme « Itsme », une application d’authentification numérique actuellement utilisée par les adultes dès 16 ans. En effet, selon la ministre du Numérique cette application pourrait être étendue pour assurer une vérification fiable de l’âge des utilisateurs des réseaux sociaux plus jeunes.
Les dérives de l’anonymat
Mais cette authentification numérique est également vue comme une solution pour lutter contre l’anonymat en ligne, souvent source de harcèlement et de comportements violents.
Selon Vanessa Matz, « derrière un profil anonyme, on peut tout dire. » Sur la question de savoir si une telle mesure pourrait nuire à la liberté d’expression, la ministre formule une réponse très claire : « Il ne s’agit nullement d’atteindre la liberté d’expression. Ce qui est qualifié d’infraction dans la vie réelle constitue également une infraction sur les réseaux sociaux. Lorsqu’on en commet une en ligne, on doit pouvoir accéder à la personne derrière le compte ».
La ministre se veut néanmoins rassurante : ce genre de système d’authentification permettrait quand même de recourir à des pseudonymes, par exemple.
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