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« Des solutions pour une eau potable de qualité » : comment les agriculteurs wallons réduisent-ils la pollution des nappes phréatiques ?

Par RTL info avec Sebastien Prophète et Denis Caudron
Grâce à un soutien européen de plus de 4 millions d’euros, la Wallonie renforce sa collaboration avec les agriculteurs pour réduire la pollution des nappes phréatiques.

La Wallonie renforce son engagement en faveur d’un environnement plus sain. Le gouvernement régional vient d’adopter une série de mesures concrètes pour améliorer la qualité de vie des citoyens, avec un accent particulier sur la préservation de l’eau potable. Ce programme ambitieux s’appuie notamment sur un soutien financier de l’Union européenne, récemment accordé à la société publique de gestion de l’eau.

Une approche préventive

À Ohey, dans la province de Namur, les premiers effets de ce plan sont déjà visibles. Benoit Kallen, agriculteur dont les terres bordent une zone de captage, a modifié ses pratiques. Il évoque sa réduction d’engrais : « Ici, on en met entre 20 et 30 % en moins pour préserver ces zones qui sont très spécifiques où il y a un captage ».

Moins de bétail, moins d’intrants chimiques : des gestes simples mais efficaces pour limiter les infiltrations de nitrate dans les sols. En effet, certaines zones présentent des taux préoccupants. Bien que l’eau reste potable, la vigilance est de mise.

« On était bien en deçà des normes de potabilité mais on devait anticiper les problèmes à venir et travailler avec les agriculteurs à des solutions très concrètes », souligne Nicolas Triolet, directeur de la gestion des ressources en eau et en environnement au sein de la société publique de gestion de l’eau.

80 zones à risque

Sur les 600 zones de captage répertoriées en Wallonie, 80 sont considérées comme à risque, notamment en raison de la présence de nitrate et de pesticides. Pour y remédier, la société publique de gestion de l’eau pourra désormais compter sur une enveloppe européenne de plus de 4 millions d’euros, destinée à accompagner financièrement les agriculteurs dans leur transition.

« Tous les agriculteurs ne démarrent pas du même point et ne doivent pas arriver exactement au même point. C’est toute l’idée de co-construire les actions sur le terrain avec eux », explique Marie Veillet, en charge du projet « mesures agricoles ».

Favoriser la transition

Certains professionnels vont jusqu’à se tourner vers l’agriculture biologique. Benoit Kallen perçoit chaque année 200 euros d’aide par hectare : « Ça ne couvre pas toute la perte de rendement mais c’est un stimulant, c’est un incitant pour nous obliger à le faire », confie-t-il.

L’objectif est d’impliquer jusqu’à 500 agriculteurs dans les prochaines années. Pour les consommateurs, c’est la promesse d’une eau souterraine de meilleure qualité. « Les agriculteurs mettent en place des solutions pour avoir une qualité de l’eau souterraine et potable qui est de qualité », rappelle Nicolas Triolet.

Avec ce partenariat renforcé entre autorités publiques et monde agricole, la Wallonie entend faire de la préservation de l’eau un pilier de sa transition environnementale.

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