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"Eviter que Bruxelles ne devienne comme les banlieues parisiennes": cet expert tire la sonnette d'alarme

Les fusillades liées au milieu de la drogue sont en augmentation ces derniers jours. Pour tenter d'expliquer ce phénomène, "on ne peut se baser que sur des hypothèses", regrette le criminologue de l'université de Liège, Michaël Dantinne. 

"Ce qui est clair, c'est qu'on a plus de violence. Une violence plus dure avec des meurtres et une violence plus visible. Ça indique une concurrence pour s'accaparer des territoires, pour amasser tout le profit et aussi en faire des territoires complètement dédiés à la drogue. C'est une première partie d'explication", détaille l'expert.

"L'autre partie de l'explication, c'est que la violence augmente parce qu'on est dans un cycle de vengeance, puis la vengeance de la vengeance et ainsi de suite", ajoute-t-il.

Bruxelles est-elle devenue Marseille ?

Autre ville d'Europe engorgée dans le trafic et qui déplore de nombreuses fusillades, Marseille est de plus en plus souvent prise comme exemple. Mais une comparaison entre la cité phocéenne et la capitale de l'Europe est-elle correcte ? "Les réalités ne sont pas comparables tant sur le plan urbanistique que sur le plan de la situation géographique. Le ministre de la Justice a évoqué la présence d'une mafia marseillaise à Bruxelles : c'est possible, car il y a des connexions multiformes du trafic de drogue", répond le criminologue.

Pour Michaël Dantinne, il est encore temps d'empêcher Bruxelles de devenir une zone de non-droit. "Il faut éviter que Bruxelles, parce qu'on s'accaparerait les territoires d'un chef de trafiquants de drogue, ne devienne comme les banlieues parisiennes. Ça deviendrait alors des zones dans lesquelles le trafic de drogue règle tout : ce qu'on fait, ce qu'on ne fait pas, qui vient, qui ne vient pas et où la police a du mal à faire régner la loi. Si on n'en est pas là, on est peut-être à un point de bascule et il faut être méfiants."

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